Polémique de Libération sur le milliard d'euros estimé de bonus à BNP Paribas : j'avais rédigé le même article il y a 3 mois !
Le 7 mai 2009, je mets en ligne l'article suivant : Le scandale des provisions pour rémunérations variables du premier trimestre à BNP Paribas.
http://investigationfin.canalblog.com/archives/2009/05/07/13645756.html
Même source (les comptes du premier trimestre 2009), même conclusion (des centaines de millions d'euros de rémunération variable provisionnés bénéficiant principalement à une poignée de personnes, me permettant de conclure ainsi « Non rien n'a changé »).
Dans l'article de Libération, l'auteur reconnaît que c'est la présentation des comptes du premier trimestre 2009 qui permet le raisonnement aboutissant au milliard en six mois.
De mon côté, il y a 3 mois, j'évoquais donc logiquement des centaines de millions d'euros.
Cet article sera suivi d'une enquête en plusieurs volets pour tenter de comprendre l'origine des profits exceptionnels des départements de Fixed Income dans toutes les plus grandes banques d'investissement au premier trimestre 2009.
Cependant, j'allais même déjà plus loin que Libé dans l'identification des bénéficiaires présumés. La plus grande partie des sommes provisionnées devrait concerner les activités de Fixed Income.
Il suffisait de comparer, au sein de la banque de financement et d'investissement (17 000 personnes), les revenus des activités de Fixed Income avec le reste pour être en mesure de l'écrire.
Mon enquête publiée dans la foulée sur la compréhension des revenus exceptionnels de Fixed Income me laisse à penser que ce sont les activités de trading dans les taux qui sont à l'origine de telles performances jamais vues par le passé. Les activités de taux à Londres semblent concerner 1 700 personnes.
Alors pourquoi avoir attendu 3 mois pour lancer ces « révélations » qui ont obligé les banquiers à passer à Matignon ?
Parce que la polémique a été initiée récemment avec l'affaire des bonus de Goldman Sachs révélée suite à la publication de ses comptes du deuxième trimestre 2009 ?
De deux choses l'une :
soit l'auteur de Libé s'est appuyé sur mon article, merci de le faire savoir ; récemment j'avais d'ailleurs réagi sur le blog de l'auteur Nicolas Cori (Les cordons de la Bourse) pour y mettre un lien vers mon enquête sur le Fixed Income (les preuves ci-dessous) ;
soit l'auteur de Libé n'avait pas eu connaissance de mon article, et alors je ne peux que conseiller d'aller faire un tour de temps en temps sur les articles que j'écris, il est possible qu'avec 3 mois d'avance figurent des « révélations » (qualification affichée par de nombreux médias).
Le buzz de Libé avait donc été écrit il y a 3 mois par un journaliste d'investigation indépendant.
Pour être franc, je n'avais pas le sentiment d'avoir découvert la poudre, j'avais juste été attentif dans la lecture des présentations de BNP Paribas.
J'étais surtout surpris parce que BNP Paribas commettait l'erreur (non renouvelée fin juin 2009, Libé le confirme dans son article, qualifiant le communiqué de moins précis) de fournir l'opportunité de prouver que l'importance des rémunérations variables en fonction des activités générées par le trading (par supposition) notamment dans les banques de financement et d'investissement était toujours d'actualité, et donc que rien n'avait changé.
Olivier Fluke, journaliste d'investigation indépendant.
Lien proposé sur le blog Les cordons de la bourse le 11 juin vers mon enquête sur le Fixed Income de BNP Paribas
2) et une étude détaillée en 5 volets sur les bénéfices incompréhensibles de BNP Paribas dans le Fixed Income au premier trimestre 2009, dans laquelle je fais référence
http://investigationfin.canalblog.com/archives/2009/06/02/13938738.html
Olivier Fluke
Rédigé par: Olivier Fluke | 11/06/2009 at 15:37
Extrait de la partie V de mon enquête sur le Fixed Income :
« Dans le cas de BNP Paribas, des centaines de millions d'euros de rémunération variable ont été provisionnés. Je ne comprends pas que d'autres médias ne cherchent pas à comprendre exactement ce qui justifie, en pleine crise économique, que des conditions de marché favorables aboutissent à de telles provisions pour des banques qui viennent d'être sauvées par les Etats.”
Soit le journaliste de Libé dont j'apprécie la plupart de ses écrits prête attention aux commentaires (il y en avait 28 sur l'article) de ses lecteurs (et alors merci d'avance pour avoir fait référence à mes travaux !), soit ce n'est pas le cas !
L'essentiel, c'est que ça sorte après tout !