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Investigation Financière Economique et Boursière
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19 décembre 2012

Comparaison 2002-2011 des statistiques d'importations de Chine vers la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni

Dans la vie de tous les jours, le citoyen français croit qu'il consomme globalement chinois.

Ce n'est pas pourtant vraiment ce qu'on peut lire dans les statistiques macro économiques.

Ratio 2010 importations de Chine vers la France sur dépenses de consommation 1,4 % : 23,3 milliards d'euros importés de Chine selon Eurostat contre 1 640,6 milliards d'euros de dépenses de consommation finale selon Eurostat.

Si les résidents français, allemands, espagnols, italiens et britanniques ont un mode de consommation semblable (i-phone, chaussures de jogging, ...), ne devrait-on pas avoir un ratio des importations de Chine relativement au PIB ou aux dépenses de consommation (nonobstant le point précédant) de même ordre de grandeur entre ces pays ?

Regardons de près les ratios 2002 à 2010 (pour 2011, en attente de la publication Eurostat) Importations de Chine / PIB et Importations de Chine / Dépenses de consommation finale :

Tableaux ratio importations

Qu'observe-t-on ? Que l'Allemagne présente le niveau le plus élevé (2,5 % en 2010 / PIB) ainsi que la plus forte progression en points (+ 1,6 points, relativement c'est l'Italie x 2,9 contre x 2,8).

Est-ce normal ?

Regardons alors les ratios 2002 à 2011 du total des importations sur les dépenses de consommation finale :

De 2002 à 2010, France Espagne Italie et Royaume Uni présentent des chiffres en augmentation mais limitée (6 points pour le Royaume Uni) et compris entre 36 et 39 % en 2011.

Alors que l'Allemagne, qui en 2002 était légèrement au-dessus de l'Espagne (40,3 contre 39 %), a vu son ratio augmenter de 16 points entre 2002 et 2008, une baisse de 10 points en 2009, puis une hausse de plus de 10 points entre 2009 et 2011 bien supérieure à celle des autres pays (environ 6 points) sur cette période.

Ce qui fait que le ratio importations sur dépenses de consommation finale s'élève à 58,8 % pour l'Allemagne en 2011 là où ceux des autres pays étudiés restent dans une fourchette de 36 à 39 % environ.

Comment expliquer les statistiques d'importation de l'Allemagne en provenance de Chine sont relativement plus élevées que pour la France, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni ?

Le consommateur allemand consomme-t-il en proportion davantage de produits Made in China ? Ou bien ces produits ne sont-ils pas réexportés d'une manière ou d'une autre (après transformation et / ou apport de valeur ajoutée) vers ces autres pays européens ?

Osons la comparaison avec les échanges d'électricité entre l'Allemagne et la France :

- commercialement l'Allemagne importe vers la France ;
- physiquement l'électricité transite entre l'Allemagne et la Suisse puis entre la Suisse et la France, ce qui donne des statistiques de douanes différentes.

Ce qui précède doit permettre de se poser la question, quant aux chiffres de balance commerciale (et pas seulement !), mais de quoi on parle au juste ?

Ce qui malheureusement n'est quasiment jamais le cas lorsque ces chiffres sont balancés bruts de fonderie au grand public.

source des données chiffrées :

- importations en provenance de Chine
Eurostat External and intra-EU trade A statistical yearbook Data 1958 - 2010 publié le 15 décembre 2011 (en attente de l'édition 2012 !)
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-GI-11-001/EN/KS-GI-11-001-EN.PDF

- PIB, dépenses de consommation, importations
base de données Eurostat
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/statistics/search_database

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Commentaires
O
Merci JPO pour votre commentaire contributif !
Répondre
J
Ce qui précède doit, effectivement, permettre de se poser la question, quant aux chiffres intégrés dans les balances commerciales (et pas seulement !). Cela dit, il est bien connu que l'Allemagne intègre sans cesse plus de composants et de sous-produits venus d'ailleurs, et si possible d' en dehors de la zone euro, dans ses productions "Made in germany". Elle est devenu champione en la matière (CF. études de la Recherche Economique Natixis). Il se trouve aussi que les produits ou services importés dans les pays de l'OCDE transitent de plus en plus par des distributeurs, souvent intégrés aux groupes fabricants, installés dans des paradis fiscaux.<br /> <br /> Les cas de l'Irlande ou des Pays-Bas, par exemple, s'ils étaient étudiés chacun en détail seraient très instructifs. En particulier, pour l'Irlande, de ce qui reste du PIB distribuable localement après transfert ailleurs d'une bonne partie de la valeur ajoutée brute.
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