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Investigation Financière Economique et Boursière
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2 février 2012

Les chiffres de rétablissement des finances publiques de François Bayrou sont-ils bien crédibles ?

Après avoir étudié la cohérence des principaux chiffres de soutenabilité des finances publiques présentés par François Hollande, InvestigationFin se penche sur les chiffres publiés par François Bayrou le 1er février dans un document "Contre le surendettement, tout pour l'emploi" de 12 pages :

http://www.bayrou.fr/media/PDF/Dossier.indd.pdf

Article du 30 janvier  sur les chiffres Hollande
http://investigationfin.canalblog.com/archives/2012/01/30/23375824.html

I. Le mensonge sur le principe des dépenses publiques

En page 4, le principe suivant est défini : "La France ne dépensera pas un euro de plus dans la sphère publique pendant deux années qu'elle n'aura dépensé en 2012".

Pour les années suivantes, les dépenses peuvent suivre l'inflation selon le candidat du Modem.

Il ne faut pas aller bien loin pour prendre la mesure de la supercherie de cette annonce.

En page 12 figure le tableau annexé de Projection des finances publiques de la France 2011-2017 :

chiffres Bayrou

Dans ce tableau figure la ligne Dépenses budgétaires qui en effet conserve la même valeur de 2012 en 2013 et 2014, 301,7 milliards d'euros.

D'une part les recettes et dépenses budgétaires du tableau ne concernent que l'Etat, pas le reste des administrations publiques.
D'autre part ces dépenses ne comprennent ni les dépenses d'investissement ni la charge de la dette !

Ainsi, François Bayrou annonce un principe selon lequel la sphère publique ne dépense pas un euro de plus en 2013 et 2014 alors qu'il traduit cela pour les dépenses de l'Etat seulement et encore en excluant les dépenses d'investissement et la charge d'intérêt.

Excusez du peu !

II. Dans la même logique, les 100 milliards d'économies et de recettes pour 2016 sont affichés dans les chiffres de l'Etat seulement

En page 4 du document : "Le redressement des finances publiques de la France suppose baisse des dépenses autant qu'augmentation des recettes."

François Bayrou annonce cinquante milliards d'économies et cinquante milliards de recettes. Pour atteindre l'équilibre en 2016 ?

Comment retrouve-t-on des 50 milliards d'économies en moins et 50 milliards de recettes en plus dans le tableau de chiffres en annexe ?

Puisque François Bayrou a omis de présenter dans son tableau les chiffres de recettes et de dépenses de l'ensemble des administrations publiques (APU), le seul moyen de retrouver ces double 50 milliards consiste à observer l'évolution des lignes recettes budgétaires et dépenses budgétaires (hors dépenses d'investissement et charges d'intérêt) dont je rappelle qu'elles ne concernent que l'Etat ...

Qu'est-ce que cela donne ?

Le cumul de l'évolution de la différence des deux lignes montre 92,7 milliards d'euros fin 2016 (recettes + 112 dépenses + 19,3) et 97,6 milliards d'euros fin 2017 (recettes + 128 dépenses + 30,4), proche du 100 milliards promis ! Manque dans les dépenses je le rappelle les dépenses d'investissement et les charges d'intérêts.

Là encore, l'équilibre des finances publique à horizon 2016 est traduit en chiffres qui ne concernent que l'Etat. Mais quid des administrations publiques locales (APUL), des administrations de sécurité sociale (ASSO) et des organismes divers d'administration centrale (ODAC) ?

Est-ce bien sérieux ?

III L'incertitude sur la manière d'obtenir 20 milliards de recettes de TVA sur 3 ans

A noter également que dans les 50 milliards de recettes figurent 20 milliards d'euros de TVA.

Comme il est commun d'associer à un point de TVA supplémentaire 7 milliards de recettes supplémentaires environ, on ne peut exclure qu'en fait les 20 milliards affichés en page 5 au terme des 3 années soit calculé par cumul ... ce qui au terme des 3 années ne produit un impact sur le niveau du déficit que de 7 milliards, pas de 20 milliards !

Je n'ose imaginer que le candidat centriste ait pu faire une telle erreur.

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/hausse-de-la-tva-ce-qui-est-tranche-ce-qui-ne-l-est-pas_1076527.html

Et pourtant, la seule autre logique d'obtention des 20 milliards d'euros consisterait à additionner l'impact en année pleine des deux points de TVA en plus envisagés, l'un en 2012, l'autre au 1er janvier 2014, avec 10 milliards d'impact chacun. Sauf que François Bayrou annonce que ce deuxième point en plus sera mis en place si la croissance n'est pas au rendez-vous ... mais dans ce cas le tableau en annexe serait faux pour les lignes de croissance de PIB !

IV. Contrôle de cohérence sur l'évolution des PIB induits avec les taux de croissance et d'inflation affichés

A chaque fois qu'un paramètre est indiqué en valeur et en % du PIB on peut calculer le PIB induit en valeur, de 2011 à 2017 :
- PIB en valeur induit des recettes budgétaires ;
- PIB en valeur induit des dépenses budgétaires ;
- PIB en valeur induit de la dette publique totale.

L'augmentation annuelle en pourcentage du PIB en valeur induit relativement à l'année précédente peut alors être facilement calculée pour 2012 à 2017.

Puis on peut comparer sommairement avec l'addition des taux de croissance et d'inflation du tableau, comparaison qui ne met pas en évidence d'incohérence flagrante.

Par exemple, l'augmentation en valeur du PIB pour les années 2014 à 2017 apparaît bien de l'ordre de grandeur de 3,5 %.

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