Grèce. Programme d'échange volontaire des créanciers privés. Haro sur ce 21 % !
C'est un point que j'ai déjà signalé, mais à force de lire les mêmes sources de confusion dans les dépêches et articles qui en parlent je tiens à me répéter.
Dans le cadre du second plan d'aide à la Grèce du 21 juillet 2011 que j'avais décrié quant à sa crédibilité dès le début, vous connaissez l'existence du programme d'échange volontaire qui est censé mettre à contribution les créanciers privés.
Articles déjà rédigés sur le sujet :
http://investigationfin.canalblog.com/archives/2011/07/22/21656489.html
http://investigationfin.canalblog.com/archives/2011/07/25/21673111.html
http://investigationfin.canalblog.com/archives/2011/08/09/21762367.html
http://investigationfin.canalblog.com/archives/2011/08/10/21769611.html
http://investigationfin.canalblog.com/archives/2011/08/30/21899152.html
Contrairement à ce que vous lisez, contrairement à ce que les banques françaises ont provisionné sur leurs actifs de dettes publiques grecques, la diminution de la dette publique grecque ne serait pas de 21 % des titres échangés mais de moitié environ !
Pourquoi ?
Parce que le document d'offre IIF inchangé depuis le 21 juillet (http://www.iif.com/download.php?id=rPiz9R7SVQ4=) stipule bien que le support échangé se fait au choix entre 4 instruments (choix à part égale selon l'estimation de l'IIF) :
- dont 2 prévoient bien une décote du nominal de 20 % ;
- dont 2 prévoient un nominal identique (0 % de décote !), mais avec des taux d'intérêt moins élevés que les 2 précédents instruments.
extrait IIF
Vous comprendrez donc ma fatigue non seulement de constater que la décote de 21 % appliquée par les banques françaises et validée par leurs commissaires aux comptes ne fasse l'objet d'aucune remarque relativement au contenu précis du document de l'IIF, mais de continuer à lire ça :
"Dans ce cadre, la contribution des institutions privées au plan de secours doit atteindre 54 milliards d'euros sur trois ans, et 135 milliards d'euros sur dix ans, c'est-à-dire qu'elles doivent volontairement accepter de perdre 21% de leur mise initiale sur le montant des obligations grecques qu'elles détiennent."
Le 21 % de perte théorique sur la valeur nette actualisée au taux de 9 % pour les 4 instruments n'est pas le même que le 20 % de décote réelle (si l'échange a bien lieu !) de 2 des 4 instruments d'échange ! Pour les 2 autres instruments, ZERO de décote sur le nominal, la perte de 21 % en VAN provient de la baisse des taux d'intérêt !
Un document de BNP Paribas Economic Research Department confirme même tout ce qui précède. Eco Week du 29 juillet 2011 en pages 6 et 7 :
Référence lue dans le rapport Marini du 8 septembre 2011 http://www.senat.fr/rap/l10-787/l10-7871.pdf
Alors par quel miracle dans sa logique de ne pas appliquer le mark to market mais l'accord du 21 juillet BNP Paribas a provisionné au taux de 21 % de ses obligations de dette publique grecque et non pas au taux de 10 % ? Mystère ...