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Investigation Financière Economique et Boursière
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1 mars 2010

Un point sur les résultats du quatrième trimestre 2009 des principales banques (suite)

Un premier point avait été effectué le 25 janvier 2010 sur les résultats du quatrième trimestre 2009 des principales banques américaines : Goldman Sachs, JP Morgan, Citi, Bank of America, Morgan Stanley.

http://investigationfin.canalblog.com/archives/2010/01/25/16660125.html

Pas de 10 Q SEC pour ce trimestre, et au 2 mars 2010, seuls JP Morgan et Bank of America ont publié leur 10 K SEC.

Pas de trace de rémunération variable différée pour JP Morgan. Pour Bank of America non plus, la notion de rémunération variable différée ne semble pas avoir impacté les résultats entre fin septembre 2009 et fin décembre 2009.

Dans cette seconde partie les résultats des banques suivantes sont commentés : Deutsche Bank, UBS, Crédit Suisse, Barclays, BNP Paribas, Société Générale, Royal Bank of Scotland, HSBC.

Dans une démarche analogue à celle appliquée aux publications du troisième trimestre 2009, les aspects suivants sont abordés :

- évolution des résultats relativement au troisième trimestre 2009 ;

- analyse spécifique sur les activités de Fixed Income ;

- impact de réévaluation de la dette propre ;

- suivi des assouplissements comptables permis récemment par les normes comptables internationales IASB ou FASB.

De nombreuses banques européennes ont accru la part des rémunérations variables différées dans leur banque d'investissement. Ce qui fausse certains résultats. Dans l'ensemble, toutes les banques ont été affectées par le faible niveau de revenus dans le Fixed Income, en raison d'une chute de l'activité clients conjuguée au resserrement des spreads (marge prise sur le dos des clients).

Deutsche Bank 4 février 2010

Résultats en légère baisse (-0,1 MdE). Diminution des revenus compensée par de moindres rémunérations (malgré 225 millions d'euros de surtaxe sur les bonus UK provisionnée) et un effet impôt favorable.

UBS 9 février 2010

Après un troisième trimestre 2009 en perte (-0,5 Md CHF), UBS renoue avec les profits (+ 1,4 Md CHF). Cela tombe plutôt bien alors que les sorties de capitaux se pousuivent. D'abord, la charge de 1,4 milliards de francs suisses pour réévaluation de dette propre du 3 ème trimestre a fait place à une charge de seulement 24 millions au trimestre suivant. Ensuite, la part accrue des rémunérations variables différées (alors que la tendance était opposée fin septembre 2009) a diminué le poids total des rémunérations comptabilisées.

Crédit Suisse 11 février 2010

Comme Goldman Sachs, Crédit Suisse annonce, pour sa Banque d'Investissement, une provision pour rémunérations négative (fixe plus variable) de 870 millions de francs suisses au 4 ème trimestre 2009. Et pourtant ses résultats sont moins bons qu'au troisième trimestre 2009, la baisse de l'activité ne compensant pas la baisse des rémunérations. Voir mon article spécifique sur Crédit Suisse du 11 février 2010.

http://investigationfin.canalblog.com/archives/2010/02/11/16878978.html

Barclays 16 février 2010

La forte hausse des profits provient de la plus-value de cession de Barclays Global Investors à BlackRock. La surtaxe UK sur les bonus serait estimée à 190 millions de £.

BNP Paribas 17 février 2010

Le bénéfice net est en légère augmentation. La baisse de l'activité est compensée par celle du coût du risque et une moindre charge d'impôts. Le report comptable des rémunérations variables différées de fin septembre 2009 a fait place à l'absence de report comptable. Sans doute l'effet de l'absence de condition de service pour ses traders. Doutes sur l'absence de report comptable sur la partie Plan de Fidélisation. Voir l'article spécifique du 17 février 2010 à BNP Paribas.

http://investigationfin.canalblog.com/archives/2010/02/17/16946542.html

Société Générale 18 février 2010

Après l'avertissement sur ses résultats de mi-janvier 2010 (voir mon article spécifique sur le sujet du 15 février 2010 http://investigationfin.canalblog.com/archives/2010/02/15/16924878.html), le résultat net est en diminution par rapport au troisième trimestre 2009. Des pertes sur actifs toxiques plus élevées que prévu ont été comptabilisées. Mais la Société Générale s'en sort encore mieux grâce aux impacts positifs d'une part de l'évolution favorable de la charge fiscale (+ 0,5 MdE), d'autre part de la création d'Amundi (+ 0,7 MdE). Contrairement à BNP Paribas, la Société Générale pratique le report comptable des rémunérations variables différées (condition de service). Voir mon article spécifique sur la SG http://investigationfin.canalblog.com/archives/2010/02/18/16958070.html. Et aussi mon article du 26 février sur la taxe française sur les bonus.

http://investigationfin.canalblog.com/archives/2010/02/26/17050198.html

RBS 25 février 2010

La perte trimestrielle se réduit. Plusieurs effets inédits relativement aux autres banques sont observés : + 0,4 Md£ de juste valeur sur la dette propre, + 2,2 Md£ de changement dans le mode de calcul des retraites, - 1,2 Md£ d'effet impôts. 208 millions de £ de surtaxe sur les bonus ont été comptabilisés fin 2009. Assez peu d'informations sur le sujet des rémunérations variables.

HSBC 01 mars 2010

Analyse de semestre à semestre. Résultats en baisse, les médias parlent surtout de l'effet défavorable de la juste valeur sur dette propre (-1,6) qui est pourtant plus que compensé par l'effet impôt favorable (+ 2,2). La baisse de l'activité et des dépenses administratives plus importantes expliquent aussi l'évolution. Les informations sur les bonus différés ne concernent que les directeurs exécutifs. Les surtaxes UK et France sur les bonus ne sont pas provisionnées.

1) Comparaison des résultats par rapport au troisième trimestre 2009

PNB T1 2009

PNB T2 2009

PNB T3 2009

PNB

T4 2009

RN T1 2009

RN T2 2009

RN T3 2009

RN T4 2009

Goldman Sachs $

9,4

13,8

12,4

9,6

1,8

3,4

3,2

4,9

JP Morgan $

26,9

27,7

28,8

25,2

2,1

2,7

3,6

3,3

Citi $

24,5

30,0

20,4

5,4

1,6

4,3

0,1

-7,6

Bank of America $

36,1

33,1

26,4

25,4

4,2

3,2

-1,0

-0,2

Morgan Stanley $

2,9

5,2

8,4

6,8

-0,2

+ ns

+ 0,8

+ 0,8

Crédit Suisse CHF

9,6

8,6

8,9

6,5

2,0

1,6

2,4

0,9

Santander €

9,2

10,1

10,0

10,0

2,2

2,5

2,3

2,4

Deutsche Bank €

7,2

7,9

7,2

5,5

1,2

1,1

1,4

1,3

Barclays £

9,7

10,9

8,7

7,9

1,1

1,3

1,1

6,9

RBS £

8,7

6,1

7,1

7,5

-0,3

0,6

-1,5

-0,5

UBS CHF

5,0

5,8

5,8

6,1

-1,8

-1,1

-0,5

1,4

HSBC $

NI

48,9

NI

3,7

NI

44,4

NI

3,0

BNP Paribas €

9,5

10,0

10,7

10,1

1,6

1,6

1,3

1,4

Société Générale €

4,9

5,7

6,0

5,1

-0,2

0,4

0,5

0,3

PNB Produit Net Bancaire (Net revenues pour Deutsche Bank et Crédit Suisse, Gross income pour Santander, Total operating income pour UBS, Top-line income pour Barclays, Total income Pro Forma pour RBS excluding gain on redemption of own debt and strategic disposals, Interest income + Fee income + net trading income pour HSBC par semestre)

RN Résultat net (Net Income pour Deutsche Bank ; Consolidated profit w/o capital gains pour Santander, Net profit pour UBS, Profit after tax pour Barclays, Résultat net part du Groupe pour BNP, Résultat net pour Société Générale, Loss Profit for the period pour RBS, Profit for the year pour HSBC)

NI Non identifié

Se référer à l'article du 22 octobre 2009 pour les remarques concernant les données chiffrées de certaines banques américaines.

Deutsche Bank Net revenues Q3 09 7,2 Q4 09 5,5 Net income Q3 09 1,4 MdE Q4 09 1,3 MdE

Les revenus nets diminuent de 1,7 milliards d'euros entre le 3ème et le quatrième trimestre 2009 :

- 1,6 en Corporate Banking & Securities (2,9 MdE au Q4 09), dont - 0,9 en Sales & Trading (debt and other products) ; l'activité clients sur novembre et décembre a été faible, et le retour à la normale des marges se poursuit ;

-0,25 en Corporate Investments (242 ME au Q3 09, -11 ME au Q4 09) ;

+ 0,15 en Consolidation and adjustments (- 263 ME au Q3 2009, -113 Me au Q4 09).

Le résultat net diminue légèrement de 83 millions d'euros en raison :

- 1,7 diminution des revenus nets ;

+ 0,5 moindres rémunérations ; malgré 225 millions d'euros provisionnés au titre de la taxe sur les bonus annoncée au Royaume-Uni ;

+ 0,3 réévaluation d'actifs incorporels au quatrième trimestre pour 291 millions d'euros (DWS Scudder) dans la partie Asset Management

+ 0,6 charge d'impôt positive sur le trimestre de 554 millions d'euros, dont 790 millions d'euros d'impôts différés aux Etats-Unis reconnus, traduisant les prévisions de revenus des entités juridiques de Deutsche Bank aux Etats-Unis

+ 0,2 autres

Les provisions pour pertes de crédits augmentent légèrement de 544 à 560 millions d'euros.

A noter des changements dans certains paramètres et modèles de comptabilisation qui ont diminué de 114 millions d'euros certaines provisions, dont 87 ME dans la banque de financement et d'investissement.

Les résultats de Deutsche Bank ne se dégradent pas notamment en raison d'un effet impôt favorable de 0,6 milliards d'euros de trimestre à trimestre.

UBS Total operating income Q3 09 5,8 MdCHF Q4 09 6,1 MdCHF Net profit Q3 09 -0,5 MdCHF Q4 09 1,4 MdCHF

Les sorties de capitaux se sont élevées à 56,2 milliards de francs suisses au quatrième trimestre 2009 (36,6 le trimestre précédent), et la banque a tout intérêt à présenter de bons résultats afin d'endiguer cette fuite.

Cela tombe bien, UBS est enfin bénéficiaire (1,4 milliards de francs suisses) au quatrième trimestre 2009. Au total, sur 2009, UBS affiche une perte de 2,1 milliards de francs suisses.

Le revenu opérationnel d'activité par division s'améliore de 0,3 milliards de francs suisses entre le 3 ème et le 4 ème trimestre 2009 :

- 0,1 Wealth Management & Swiss Bank (Q4 2 769 MCHF) ;

+ ns Wealth Management Americas (Q4 1 395 MCHF) ;

- ns Global Asset Management (Q4 537 MCHF) ;

+ 0,9 Investment Bank (Q3 1 167 MCHF Q4 2 097 MCHF) ; l'impact du propre crédit sur la dette d'UBS a été une charge de 1,4 milliards de francs suisses au troisième trimestre 2009 contre seulement - 24 millions de francs suisses au quatrième trimestre 2009 ;

- 0,5 Corporate Center (Q3 -160 MCHF Q4 -703 MCHF), en raison du reclassement de - 0,7 MdCHF de charges de crédit propre en provenance de la Banque d'Investissement.

La performance avant impôt de ces mêmes divisions s'améliore de 1,5 milliards de francs suisses (Q3 - 593 MCHF Q4 912 MCHF) dont :

+ 0,3 Wealth Management & Swiss Bank (Q3 792 MCHF contre Q2 932 MCHF) ; moindres rémunérations et autres mesures de réduction de coût ;

+ 0,1 Wealth Management Americas ;

+ 0,2 Global Asset Management ; ratio de dépenses de rémunération en diminution ;

+ 1,7 Investment Bank (Q3 - 1 370 MCHF Q4 297 MCHF) ; charge de crédit propre de seulement 24 millions de francs suisses contre 1 436 au 3 ème trimestre ; les charges pour pertes sur crédit ont été de 70 millions de francs suisses contre 243 au troisième trimestre ; là encore des rémunérations variables en baisse (dépenses de personnel Q3 09 1 766 MCHF Q4 09 1 020 MCHF) ;

-0,7 Corporate Center (Q4 -956 MCHF) ; impact du reclassement de l'impact négatif du changement dans le calcul du crédit propre des périodes précédentes.

Le résultat net s'améliore de 1,9 milliards de francs suisses entre le troisième et le quatrième trimestre 2009, ce qui s'explique ainsi :

+ 0,3 Operating income ;

+ 1,4 baisse des charges pour rémunération (Q4 2009 3 323 MCHF) ;

- 0,2 hausse des dépenses générales et administratives (Q3 1 367 MCHF Q4 1 547 MCHF) ;

+ 0,4 hausse de la contribution positive de l'impôt sur les sociétés (Q3 + 49 MCHF Q4 + 480 MCHF), 480 millions de francs suisses de crédit d'impôt imputable à la réévaluation d'actifs différés, essentiellement aux Etats-Unis.

Au troisième trimestre 2009, UBS expliquait l'augmentation de ses dépenses de personnel de 4 578 MCHF à 4 678 MCHF par des rémunérations variables liées à la performance (bonus étant le gros mot) plus importantes, reflétant un changement dans la politique de rémunération consistant à rémunérer davantage en cash. La Division Wealth Management & Swiss Banks serait la plus affectée. A contre-courant du dernier G20 par conséquent.

Apparemment UBS aurait fait marche arrière toute.

UBS a peut-être d'abord tenté de conserver ses meilleurs éléments avant de devoir absolument conserver ses clients, ce qui peut passer par la présentation de meilleurs résultats, signe d'une santé opérationnelle retrouvée. Et pour cela elle a dû jouer sur la variable rémunérations. Une sorte d'effet ciseau par conséquent.

En page 8 de la présentation, on peut lire que les dépenses de personnel ont chuté en raison de la part plus importante des rémunérations variables différées pour 2009. Ce qui est confirmé dans la page 17 concernant la Banque d'Investissement !

Comme si les rémunérations variables différées n'étaient pas comptabilisées en 2009 ? En 2010 alors ? C'est la même chose avec Goldman Sachs ? Des charges comptables de rémunérations en chute au quatrième trimestre 2009 parce que la partie variable différée n'est comptabilisée qu'après 2009 ? Mais cette partie a bien dû faire l'objet d'estimations, et le principe de rattachement des produits et des charges à l'exercice devrait imposer que de telles estimations soient provisionnées en 2009 !

Davantage de détails sont fournis dans le Quarterly Report.

En page 10, UBS indique que la composante des rémunérations formée de la partie différée basée sur les actions a été accrue. Ainsi, il semble que de telles rémunérations doivent être amorties sur plusieurs années en fonction de la période selon laquelle de tells rémunérations soumises à condition seront versées.

Cela revient donc à reporter comptablement sur des exercices ultérieurs des rémunérations issues des activités de 2009. Je ne vois pas en quoi le principe de rattachement des produits et des charges à l'exercice est ce faisant respecté !

La réponse dans mon article spécifique à UBS du 10 février 2010.

http://investigationfin.canalblog.com/archives/2010/02/10/16865936.html

UBS indique également qu'une part 2008 des rémunérations soumises à condition aurait été impactée, une partie n'étant plus due. Des baisses d'effectifs en Wealth Management expliqueraient également la diminution des charges de personnel.

Enfin, UBS a toujours potentiellement une bombe à retardement non consolidée dans ses comptes. Une entité hors-bilan gérée par BlackRock a reçu au deuxième trimestre 2008 15 milliards de dollars de RMBS (titres adossés à des crédits hypothécaires résidentiels, dont 84 % d'actifs à risque Alt A et Subprime. Pour l'instant, UBS estime que l'entité n'a pas besoin d'être consolidée. A surveiller, car UBS déclare que les sommes encaissées ont diminué entre 2008 et 2009 en raison de pré paiements volontairement diminués et de la baisse des taux d'intérêts variables. Le montant du nominal des actifs du fonds s'élève à 16 milliards de dollars fin décembre 2009.

La conférence de présentation aux analystes permet de fournir des précisions bienvenues sur le sujet.

John Cryan, le Directeur Financier, confirme d'abord que ce sont les recommandations des régulateurs et les pratiques de place qui ont conduit à accroître la partie variable des rémunérations sous forme de distribution différée d'actions.

Il faut bien comprendre que les charges de rémunération 2009 incluent aussi les distributions différées d'actions qui ont eu lieu en 2009 au titre des années précédentes. Le montant des rémunérations variables versées en 2009 s'élèvent à 3 milliards de francs suisses. Le montant des rémunérations variables différées (sur plus de 5 ans selon UBS) au titre des années 2009 et antérieures s'élève à 3,2 milliards de francs suisses. UBS n'en fournit pas le détail année par année.

Le Directeur Financier prétend que le montant relatif aux années précédentes est disponible dans les rapports annuels précédents.

Dans le rapport annuel 2007, UBS indique que les dépenses de rémunération liées à des critères d'octroi accessoires (non- vested awards) pas encore comptabilisées dans le compte de résultat s'élèvent à 1 904 millions de francs suisses au 31 décembre 2007, sommes qui pourraient être reconnues en dépenses de personnel sur une période moyenne de 2,1 années.

Dans le rapport annuel 2008, le chiffre s'élève à 648 millions de francs suisses, pour une période moyenne de 3,2 années.

Le chiffre fin 2009 serait par conséquent bien plus élevé (3,3 milliards de francs suisses) et sur une période plus longue.

On apprend également dans le rapport annuel 2008 qu'UBS a des trusts au bénéfice des employés utilisés pour des schémas de rémunération différée et d'arrangements de paiements en actions. De tels trusts sont consolidés sur UBS les contrôle. Et si de tels trusts permettaient aux traders de percevoir plus tôt en cash ce qui leur est envisagé en actions de manière différée ?

J'aimerais bien connaître la teneur exacte de tels arrangements.

Au final, le niveau de distorsion créé dans les résultats du quatrième trimestre 2009 (encore plus flagrant pour Goldman Sachs) donne une idée de l'importance possible des charges de rémunération qui pourraient peser sur les comptes postérieurement à 2009.

Retour sur la norme IFRS 2 Paiement fondé sur des actions.

Si un membre du personnel se voit attribuer des options sur action sous condition de l'achèvement de trois années de service, l'entité doit présumer que les services à rendre seront reçus dans l'avenir pendant cette période d'acquisition des droits de trois ans.

Et dans ce cas la charge correspondante estimée sera amortie sur 3 ans.

Si les conditions d'attribution des options sur action sont une condition de performance et une condition de service, l'entité doit estimer la longueur de la période d'acquisition des droits attendue, en fonction de l'issue la plus probable de la condition de performance.

Pour les transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglées en trésorerie, l'entité doit comptabiliser en résultat de la période toute variation de la juste valeur du passif encouru.

Un amendement de janvier 2008 introduit la notion de condition accessoire à l'acquisition des droits (non vesting conditions). UBS ne communique que sur les dépenses de personnel non encore comptabilisées relatives à ces conditions accessoires.

Crédit Suisse Net revenues Q3 09 8,9 Q4 09 6,5 Net income Q3 09 2,4 MdCHF Q4 09 0,9 MdCHF

La diminution des Net revenues (Produits Nets) entre le troisième et le quatrième trimestre 2009 de 2,4 milliards de francs suisses s'explique ainsi :

- 2,0 en Investment Banking (Q3 09 5,0 Q4 09 3,0); baisse marquée en Fixed Income trading (-1,7) et en Equity trading (-0,7) ;

+ 0,2 en Private Banking (Q4 09 3,0) ;

- 0,1 en Asset Management (Q4 09 0,6) ;

-0,4 en Corporate Center (Q4 09 -0,1 Q3 09 0,3) dont -0,2 d'évolution de l'impact de la transaction FVOD et 467 millions de francs suisses suite à un accord avec les autorités américaines au sujet de paiements en dollars US et d'autres pratiques impliquant des parties soumises à des sanctions économiques de la part des Etats-Unis.

Dans son communiqué de presse, Crédit Suisse parle de performance « robuste » dans sa Banque d'Investissement, ce qui relève de la méthode Coué.

FVOD. Plus de détails dans la partie 3 sur le crédit propre. Par une transaction du nom de FVOD avec un conduit hors-bilan nommé Alpine, Crédit Suisse tente d'amortir 6,8 milliards de gains cumulés sur sa dette en juste valeur en raison de l'évolution des spreads de crédit sur près de 6 ans, soit environ 300 millions de francs suisses par trimestre

Au quatrième trimestre 2009, la compensation de 738 millions de pertes sur la juste valeur de la dette par 466 millions de gains issus de la transaction FVOD ont été répartis en 260 amortis et des pertes de 12 millions de francs suisses en Corporate Center.

Le résultat net se dégrade de 1,5 milliards de francs suisses de trimestre à trimestre pour les raisons suivantes :

- 2,4 baisse des Net revenues ;

+ 1,4 diminution des charges de rémunération (Q3 09 3,8 MdCHF Q4 09 2,4 MdCHF) ;

- 0,4 hausse des dépenses administratives (Q4 09 2,3 MdCHF) ;

Crédit Suisse annonce que 40 % de la rémunération variable totale accordée pour 2009 « l'a été sous forme d'awards différés soumis à des critères de performance, ce qui pourrait entraîner des réajustements négatifs à l'avenir. »

Comme Goldman Sachs globalement, Crédit Suisse annonce, pour sa Banque d'Investissement, qu'une provision négative (au total toutefois en banque d'investissement on a bien une charge négative fixe plus variable de 870 millions de francs suisses au 4 ème trimestre 2009) a été comptabilisée au quatrième trimestre 2009 en raison de la reprise de provisions liées à la performance constituées antérieurement. Traduction, la politique d'accentuation de la distribution en actions différées soumises à condition et selon mon interprétation non comptabilisées en fin de période fait qu'à situation égale Crédit Suisse provisionne moins de charges de rémunération à la fin du quatrième trimestre qu'à la fin du troisième trimestre 2009. Alors que je ne pense pas que les traders ont accepté une baisse de leurs rémunérations globales, seulement le package a été modifié, et du coup en comptabilité des provisions antérieurement constituées sont reprises !

C'est pour cela que le ratio frais de personnel / revenus est historiquement bas à 41 % en 2009, comme pour Goldman Sachs. Cela ne signifie pas que les rémunérations qu'ont touché ou toucheront à terme le personnel de Crédit Suisse au titre de 2009 se conformera à ce ratio. Il sera supérieur très probablement.

Crédit Suisse communique une rémunération variable moyenne de 144 000 francs pour 2009 contre 180 000 pour 2007. Une baisse de 20,0 %.

Le nombre de ses employés équivalents temps plein étant de 47 600 en 2009 et 48 100 en 2007, on peut estimer la valeur des rémunérations variables pour 2009 et 2007 : 6 854,4 MCHF pour 2009 et 8 658 MCHF. Soit une baisse de 20,8 % qui rejoint le chiffre de 21 % publié par Crédit Suisse, ce qui confirme les % avancés par CS.

La rémunération totale pour 2009 s'élève à 15 013 millions de francs suisses, c'était 16 098 en 2007.

Mais les chiffres issus des rapports financiers de Crédit Suisse soulèvent des interrogations.

Dans son rapport financier, Crédit Suisse communique les rémunérations versées en 2009 et en 2008 au titre de la part basée sur les actions : 3 356 millions de franc suisses en 2009 (25 % du total versé) et 3 539 en 2008.

2 726 MCHF fin septembre 2009 et 2 404 MCHF fin septembre 2008. Donc près de 500 millions de moins le 4 ème trimestre 2009 relativement au 4 ème trimestre 2008.

Crédit Suisse estime à 1 875 millions de francs suisses les dépenses de rémunération non comptabilisées au 31 décembre 2009 au titre de la partie différée basée en actions sous conditions, avec une période moyenne de service requis de 1,4 années. 2 365 MCHF fin septembre 2009 sur 1,9 années.

Ce que je ne comprends pas trop puisque je croyais comprendre que la partie différée en actions avait été accrue au quatrième trimestre 2009 !

Méthode d'estimation de l'impact sur Crédit Suisse sur les charges comptabilisées en 2009 de l'accroissement de la partie des rémunérations payables en actions sous conditions de manière différée :

En appliquant le ratio rémunération sur revenus cumulé à fin septembre 2009 à l'ensemble de 2009 et en comparant avec le réel 2009.

Dans les Compensation and Benefits, on ne retient que la ligne Salaries and variable compensation, information disponible dans le rapport financier :

Salaries and variable compensation (millions de francs suisses) : 2009 13 412, Q4 09 2 136 et donc au 30 septembre 11 276.

Net revenues (millions de francs suisses) : 2009 33 294, Q4 09 6 715 et donc au 30 septembre 2009 26 579.

D'où un ratio au 30 septembre 2009 de 42,4 % qui appliqué à 2009 donne 14 125, soit un écart de 0,7 milliards de francs suisses avec le réalisé 2009. Pour avoir écouté la conférence de présentation aux journalistes et aux analystes, il me semble avoir compris que la position du Directeur Financier Renato Fassbind consistait à affirmer que le sujet n'aurait pas d'impact à l'avenir sur les résultats et les capitaux propres de la banque. J'en doute quelque peu.

C'est la même musique qu'UBS et les autres. J'ai le sentiment qu'une partie du package des rémunérations 2009 n'est pas provisionnée dans les comptes. Précision, Crédit Suisse ne suit pas la norme IFRS 2 sur le sujet puisqu'elle publie ses comptes selon les normes américaines FASB.

Mais malgré cet aspect, les résultats de Crédit Suisse ont fortement diminué entre le troisième et le quatrième trimestre 2009.

Par division, la baisse s'explique ainsi

- 0,7 en Investment Banking (Q4 09 1 030 MCHF), la baisse des rémunérations (-1,2 Q3 09 2,1 Q4 09 0,9) compense légèrement les moindres revenus nets,

stable en Private Banking (Q4 09 857 MCHF) ;

- 0,2 Asset Management (Q4 09 159 MCHF) ;

- 0,4 Corporate Center (Q4 09 - 701 MCHF), en raison des Net revenues ;

- 0,2 opérations non poursuivies (Q4 09 0 MCHF contre 188 MCHF au Q3 09) ;

effet stable impôt sur les sociétés (Q4 09 461 MCHF).

Barclays Top-line income Q3 09 8,7 Md£ Q4 09 7,9 Md£ Profit after tax Q3 09 1,1 Md£ Q4 09 6,9 Md£

Les revenus (top-line income) diminuent de 0,8 milliards de livres sterling entre le troisième et le quatrième trimestre, la décomposition par Division de l'évolution trimestrielle n'est pas disponible ni au niveau Top-line Income ni au niveau Income net of insurance claims.

Le bénéfice s'améliore de 5,8 milliards de livres sterling pour les raisons suivantes principalement :

- 0,8 diminution du Top-line income ;

+ 0,6 moindre dépréciations en valeur de marché du crédit (Q4 09 - 166 M£)

+ 6,2 produits exceptionnels en hausse sur la cession d'actifs (Q4 09 6 341 M£ contre Q3 09 157 M£) ; cession en décembre de Barclays Global Investors (BGI) à BlackRock pour 15,2 milliards de $ (9,5 Md£) générant un profit avant impôt de 6,3 Md£ ; la part que détient Barclays dans BlackRock s'élève à 19,9 % ;

-0,3 évolution défavorable de la charge d'imposition sur les sociétés.

Concernant le volet des rémunérations, les versements de part variable en cash en 2009 se sont élevés à 1,5 milliards de livres sterling. Des rémunérations de 1,2 milliards de £ acquis sous condition sont payables sur 3 années. La partie différée dans le variable aurait été augmentée de 70 % environ, et une partie plus importante en actions. Le coût de la taxe UK sur les bonus serait de 190 millions de £ au regard des versements en cash de la rémunération 2009.

Par Division, on peut néanmoins exploiter l'information trimestrielle au niveau du résultat avant impôt :

- 0,6 Global Retail and Commercial Banking (Q3 2009 925 M£ Q4 2009 323 M£)

+ 7,1 Investment Banking and Investment Management (Q3 2009 568 M£ Q4 2009 7 722 M£) ; hors cession de BGI à Blackrock + 0,8 Md£

- 1,0 Head Office Functions and Other Operations (Q3 2009 65 M£ Q4 2009 -945 M£) ; inclue les 190 M£ et 35 M£ dus au titre de l'impôt spécial sur les bonus en UK ; peut-être des intercos (reclassements inter divisions) pour une partie du reste de l'évolution.

A noter que le 16 septembre 2009, Barclays avait cédé une partie de ses actifs toxiques pour 7,5 milliards de livres sterling à un fonds nouvellement créé, Protium Finance LP.

A noter enfin que le déficit au titre des retraites selon la norme IAS 19 s'est élevé à 3 946 millions de livres sterling au 31 décembre 2009 contre 858 fin 2008. Le rendement des obligations corporate aurait diminué suite à la baisse de notations (du coup discount rate de 6,75 % à 5,61 %) et les hypothèses d'inflation à long terme auraient augmenté (3,76 % fin 2009 contre 3,16 % fin 2008). La fin du plan de pension a été appliquée aux salariés UK en activité, mais cela n'a pas pu compenser les deux paramètres précédents.

Les banques anglaises ont elles aussi un problème de retraites.

BNP PARIBAS Produit Net bancaire Q3 09 10,7 MdE Q4 09 10,1 MdE Résultat net part du groupe Q3 09 1,3 MdE Q4 09 1,4 MdE

Le Produit Net Bancaire diminue de 0,6 milliards d'euros entre le troisième et le quatrième trimestre 2009 pour les raisons suivantes :

- 0,6 Fortis (Q3 2 233 ME Q4 1 618 ME) ; dont -345 ME de moindre activité et - 241 ME d'ajustement exceptionnel sur le spread de crédit propre (mon interprétation : le temps que les équipes de BNP Paribas comprennent ce qui se passe dans Fortis et se rendent compte que des ajustements passés ne l'ont pas été) ;

- 0,7 Corporate and Investment Banking (Q4 2 213 ME), principalement sur l'activité Conseil et marchés de capitaux, et notamment Fixed income (Q3 1 551 ME Q4 886 ME) ;

+ 0,7 Autres activités (Q3 -202 ME Q4 508 ME), dont 228 ME de plus-value exceptionnelle sur rachat de dette propre, dont + 0,3 moindre réévaluation de dette propre (Q3 09 -308 ME Q4 09 -24 ME)

La diminution du résultat avant impôt de 0,4 MdE (Q4 2009 2 095 ME) se décompose par activité de la manière suivante :

-0,3 Fortis (Q4 09 311 ME) ;

-0,1 Investment solutions (Q4 09 297 ME) ;

- 0,4 Corporate and Investment Banking (Q4 09 837 ME) ; la baisse du PNB en Conseil et marchés de capitaux est compensée par une baisse du coût du risque de 0,2 (Q4 09 -92 ME), et du coût du risque en métiers de financement de 0,1 (Q4 09 -190 ME) ;

+ 0,5 Autres activités (Q4 09 258 ME) ; comptabilisation de 115 ME de coûts de restructuration de Fortis.

Le résultat net part du Groupe augmente légèrement de 60 millions d'euros :

- 0,6 baisse du PNB ;

- 0,1 légère augmentation des frais de gestion (Q4 2009 - 6 137 ME) ;

+ 0,4 baisse du coût du risque (Q4 2009 - 1,9 MdE) ;

+ 0,3 moindre charge d'impôts (Q4 2009 - 574 ME).

Au troisième trimestre 2009, j'avais effectué une remarque sur les moindres frais de gestion en Conseil et marchés de capitaux, que j'attribuais probablement à la partie Fixed Income.

BNP Paribas sous-tendait que les conséquences comptables de la mise en oeuvre du G20 sur la partie différée payable en action des rémunérations variables (application de la norme IFRS 2) étaient le corollaire d'une taille baisse.

J'écrivais également :

« Pour être précis, BNP Paribas explique la moindre augmentation des frais de gestion comparativement au troisième trimestre 2008 par ce qui précède.

De mon côté, j'en déduis que la même explication s'appliquerait à justifier la diminution plus importante des frais de gestion entre le deuxième et le troisième trimestre 2009.

Le PNB de Conseil et marchés de capitaux (dont Fixed Income est la principale composante) diminue de 17,8 % entre le 2ème et le 3ème trimestre 2009 alors que les frais de gestion diminuent de 29 %.

C'est donc principalement la baisse du PNB de Fixed Income qui entraîne celle des frais de gestion.

De plus, le terme différé indique que les bonus seront bien réglés à un moment ou à un autre. »

BNP Paribas, dans ses présentations, affirmait un enregistrement comptable différé de la part de bonus à payer en actions (IFRS 2) laquelle est accrue du fait des règles du G20.

Surprise, BNP Paribas affirme maintenant que les frais de gestion du pôle Corporate and Investment Banking intègrent l'ensemble des rémunérations variables, y compris la part différée et conditionnelle ainsi que les taxes exceptionnelles en France et au Royaume-Uni.

En page 28 de la présentation, il n'y a pas de report comptable des rémunérations variables différées sur les résultats futurs ! Ce n'est pas ce que j'ai compris dans le cas d'UBS notamment !

Plus de précisions en page 30 de la présentation : plus de 50 % de l'enveloppe variable est différée, conditionnelle (soumise à malus) et indexée sur l'action BNP Paribas, payable en 2011, 2012 et 2013.

Au quatrième trimestre 2009, les frais de gestion de CIB ne diminuent que de 2,5 % par rapport au troisième trimestre 2009 malgré la baisse conséquente du PNB (- 24,6 %) car selon BNP Paribas « l'ensemble des rémunérations variables a été comptabilisé au quatrième trimestre, y compris la partie qui avait fait l'objet d'un report de comptabilisation au troisième trimestre. Ainsi, les résultats futurs ne seront pas affectés par le report comptable des rémunérations variables différées de 2009. »

Les états financiers consolidés à fin 2009 fournissent l'explication.

La charge afférente aux rémunérations variables différées versées en espèces indexées sur le cours de l'action (Plan de l'exercice, 710 millions d'euros en 2009, rien en 2008) est étalée sur la période d'acquisition des droits, dans le cas de l'existence d'une condition de présence. Le charge est révisée en fonction de la non-réalisation des conditions de présence ou de performance (en l'occurrence des métiers, pôle et Groupe) et de la variation de valeur des titres BNP Paribas.

Mais il semble que ce ne soit pas le cas en l'absence d'une condition de présence. La charge est alors constatée sans étalement.

Il existe aussi un plan de fidélisation (435 millions d'euros en 2009, 13 en 2008) qui concerne également des rémunérations variables différées. L'acquisition des droits est progressive et rémunère des services futurs, la charge est par conséquent enregistrée au rythme d'acquisition des droits.

Ces 435 millions d'euros représentent-ils de manière exhaustive les services rendus en 2009 ou bien d'autres sommes seront-elles comptabilisées les exercices suivants au titre de 2009 pour refléter l'étalement de la charge sur les années de conditions de service ?

Le ratio de rémunération s rapportées aux revenus du pôle (12,2 MdE en 2009) est ramené à 27,7 % (hors taxes exceptionnelles France et UK, soit 3,4 MdE) contre 40 % aux années précédentes. BNP Paribas afficherait par conséquent l'un des ratios les plus bas du secteur.

Cela signifie que si le ratio avait été de 40 %, BNP Paribas aurait comptabilisé 1,7 milliards d'euros de charges avant impôt en plus.

Le total du Plan de l'exercice (710 ME) et du Plan de fidélisation (435 ME) représente 1,1 MdE sur le total de 3,4 MdE en CIB hors taxe exceptionnelle France et UK.

Lors de la présentation de ses résultats au 30 septembre 2009, BNP Paribas affirmait que la part accrue de bonus à payer en actions du fait des règles du G20 se traduisait par un enregistrement comptable différé (selon la norme IFRS 2). Ce qui expliquait la diminution de 29 % des frais de gestion de l'activité Conseil et marchés de capitaux, alors que dans le même temps le PNB ne diminuait que de 18 %.

Pourtant, dans la présentation de des résultats au 31 décembre 2009, BNP Paribas affirme qu'il n'y a pas de report comptable des rémunérations variables différées sur les résultats futurs.

Etrange !

Société Générale PNB Q3 09 5 970 ME Q4 09 5 131 ME Résultat net Q3 09 531 ME Q4 09 333 ME

Le résultat net total 2009 s'élève à 1 108 millions d'euros, le résultat net part du Groupe s'élève à 678 millions d'euros. Au 4 ème trimestre 2009, le résultat net part du Groupe s'élève à 221 millions d'euros.

Le Produit Net Bancaire diminue de 0,8 milliards d'euros entre le troisième et le quatrième trimestre 2009 marqué par les évolutions significatives suivantes :

- 1,5 Banque de financement et d'investissement (Q4 09 758 ME) ;

+ 0,5 Gestion Propre (Q4 09 -300 ME Q3 09 - 837 ME).

Le résultat net diminue de 0,2 milliards d'euros qui s'explique ainsi :

- 0,8 baisse du PNB ;

- 0,1 augmentation de frais de gestion (Q4 09 4,0 MdE) ;

- 0,4 augmentation du coût net du risque (Q4 09 1,9 MdE) ;

+ 0,7 gain de cession d'actifs (Q4 09 697 ME) ; suite à la création d'Amundi né du rapprochement des activités de gestion d'actifs avec Crédit Agricole SA ;

+ 0,5 évolution favorable de la charge fiscale (Q4 09 410 ME Q3 09 - 40 ME).

Par métier, la compréhension de l'évolution du résultat net est la suivante :

- 0,1 Réseaux France (Q4 09 199 ME) ;

- 1,1 BFI (Q4 09 - 560 ME), la baisse de 0,2 MdE des frais de gestion, la baisse de 0,2 MdE du coût du risque dans les activités pérennes et un effet charge fiscale favorable de 0,6 MdE (Q4 09 + 361 ME) compensent insuffisamment la baisse du PNB de 1,1 MdE dans les activités pérennes et la dégradation de 0,5 MdE des pertes de PNB (Q4 09 - 777 ME) et 0,4 MdE du coût net du risque (Q4 09 - 802 ME) dans les actifs gérés en extinction ;

+ 1,0 Gestion propre, moindre PNB négatifs de 0,5 MdE et gains sur cessions d'actifs + 0,5 sont compensés par un effet fiscal positif moins favorable de - 0,2 MdE (Q4 09 204 ME).

Concernant les rémunérations des opérateurs de marché :

- les enveloppes de parts variables sont déterminées sur la base du résultat d'exploitation et après prise en compte du coût du capital ;

- les surtaxes sur rémunérations variables sont déduites de ces enveloppes ;

- 55 % des rémunérations variables sont indexées sur 3 ans versées en titres Société générale ou en instruments indexés sur ces titres (donc application de la norme IFRS 2, étalement de la charge comptable sur 3 ans), et sont soumises à des critères de performance.

La Société Générale indique détenir 7,5 millions d'options d'achat sur son propre titre en couverture de plans attribués à ses salariés. On peut faire le lien avec les rémunérations variables différées sur 3 ans et indexées sur le titre SG, à 40 euros le titre cela fait 300 millions d'euros, à 50 euros le titre (il est monté jusqu'à près de 52 début 2010) cela fait 375 millions d'euros. Tout dépend à quel moment la Société générale a contracté ces options.

En l'occurrence, si des petits malins qui savaient que la Société Générale devait se couvrir en contractant des options d'achat sur son propre titre afin de rémunérer la part variable différée (et dont une partie sera dénouée en 2010), et qui sont en train d'être suffisamment forts pour peser sur le marché et faire baisser le cours de la SG plus que la normalité, alors ces petits malins sont en train de réaliser un fort bon petit bénéfice de spéculation. Mais pas au détriment totalement de la Société Générale, qui si elle a contracté les options d'achat au plus haut, verra sa perte compensée par la moindre rémunération variable différée accordée à ses opérateurs de marché.

Un nouvel état figure dans les annexes de présentation et fournit la synthèse des expositions, 35,3 milliards d'euros se décomposant en :

- 20,5 MdE en Banking Book et 15,0 en Trading Book ;

- 13,6 MdE en expositions non couvertes (CMBS 7,0), 3,3 MdE en actifs cash portefeuille de dérivés de crédit exotiques et 17,0 MdE de juste valeur des instruments couverts (monoline, CDPC et autres).

Royal Bank of Scotland Total income Q3 09 7,1 Md£ Q4 09 7,5 Md£ Loss for the period Q3 09 - 1,5 Md£ Q4 09 -0,5 Md£

Les revenus augmentent de 0,4 milliards de livres sterling entre Q3 et Q4 2009 pour les raisons suivantes :

+ 0,1 UK Retail (Q4 09 1,3 Md£) ;

+ 0,1 Ulster Bank (Q4 09 285 M£) ;

stabilité UK Corporate (Q4 09 0,9 Md£) Global Transaction Services (Q4 09 0,6 Md£) US Retail and Commercial (Q4 09 644 M£) RBS Insurance Q4 09 (1 176 M£);

+ 0,3 Global Banking and Markets (Q4 09 2,1 Md£), dont + 0,4 d'effet favorable de la juste valeur sur dette propre (Q3 09 -320 M£ Q4 09 106 M£) + 0,2 Equities -0,3 dans les marchés de taux.

A noter la différence importante entre le total income 2009 pro forma (29,4 Md£) et celui Statutory (38,7 Md£), dont 5,3 Md£ de RFS Minority Interest et 3,9 Md£ de réallocation d'éléments non-récurrents. La perte totale est la même Pro Forma et Statutory.

RFS Holdings BV est une société commune à RBS Fortis et Santander qui a acquis ABN Amro le 17 octobre 2007.

La perte nette se réduit de 1 milliards de livres sterling :

+ 0,4 augmentation des revenus ;

- 0,3 hausse des dépenses opérationnelles (Q4 09 -4,5 Md£) ; dont 71 millions de £ seulement dans la finalisation de la rémunération liée à la performance ;

- 0,2 hausse des insurance net claims remboursements d'assurance nets (Q4 09 -1,3 Md£) ; dont 335 M£ de charge supplémentaire liée par des dossiers plus nombreux dans les dommages corporels dans les véhicules motorisés et les intempéries ;

+ 0,2 diminution des pertes pour dépréciation (Q4 09 -3,1 Md£) ; développements positifs dans le secteur Corporate ; pas dans Ulster Bank

- 0,2 surtaxe sur les bonus (Q4 09 208 millions de £) ; 160 millions de £ différés jusqu'en 2010 et 2011 ;

+ 2,2 gains sur les retraites (Q4 09 2 148 millions de £) ; impact du changement dans le mode de calcul des retraites UK ;

- 0,1 Non core (Q4 09 - 2 539 M£) ;

-1,2 effet impôts (Q4 09 - 649 millions de £).

Le ratio de rémunération pour Global Banking Markets s'établit à 27 % ou bien 28 % si on tient compte des ajustements du passé et de l'encours de la partie différée. Assez peu d'informations tout de même sur le sujet, on sait juste que la partie différée a été mise en place (comme toutes les grandes banques), que les directeurs exécutifs ont différé l'intégralité de leur bonus 2009 jusqu'en 2012, et que les périodes de rétention des actions ont été étendues à 5 ans pour les salaires les plus élevés de la banque d'investissement.

HSBC Interest income + Fee income + trading income excluding net interest income S1 2009 48,9 Md$ S2 2009 44,4 Md$ Profit for the year S1 2009 3,7 Md$ S2 2009 3,0 Md$

Les revenus baissent de 4,5 milliards de dollars entre le premier et le deuxième semestre 2009 :

- 2,9 interest income S1 2009 32,5 Md$ S2 2009 29,6 Md$

+ 1,0 fee income S1 2009 10,2 Md$ S2 2009 11,2 Md$

- 2,7 net trading income S1 2009 6,3 Md$ S2 2009 3,6 Md$

Les bénéfices ont diminué de 0,7 milliards de dollars entre le premier et le deuxième semestre 2009 :

- 4,5 baisse des revenus

+ 2,4 moindres interest expense S1 2009 -11,9 S2 2009 -9,5

- 0,1 fee expense S1 2009 -1,8 S2 2009 -1,9

-1,6 évolution de la juste valeur sur la dette propre S1 2009 -2,3 S2 2009 -3,9

+ 1,2 revenus des autres instruments financiers en juste valeur S1 2009 0,8 S2 2009 1,9

+ 0,5 revenus nets de primes d'assurance S1 2009 5,0 S2 2009 5,5

+ 0,4 autre revenu opérationnel S1 2009 1,2 S2 2009 1,6

- 1,5 charges de sinistres et engagements en assurance S1 2009 -5,5 S2 2009 -7,0

+ 1,4 dépréciations et autres provisions pour risque de crédit S1 2009 -13,9 S2 2009 -12,5

- 0,1 rémunérations S1 2009 -9,2 S2 2009 -9,3

- 0,8 dépenses générales S1 2009 -6,3 S2 2009 -7,1

+ 2,2 effet impôt S1 2009 -1,3 S2 2009 + 0,9 dont + 0,7 imposition de profits à l'étranger à des taux d'imposition différents et + 1,2 effet imposition différée dans le temps

L'effet défavorable sur la dette propre de semestre à semestre (-1,6) est plus que compensé par un effet impôt favorable (+2,2).

Le profit avant impôt est passé de 5,0 milliards de dollars au premier semestre 2009 à 2,1 au deuxième, soit une baisse de 2,9 milliards de dollars :

+ 0,4 Personal Financial Services S1 2009 -1,2 S2 2009 -0,8

- 0,6 Commercial Banking S1 2009 2,4 S2 2009 1,8

- 2,1 Global Banking and Markets S1 2009 6,3 S2 2009 4,2

- 0,1 Private Banking S1 2009 0,6 S2 2009 0,5

- 0,5 Autre S1 2009 -3,1 S2 2009 -3,6

Sur l'aspect bonus, les informations fournies concernent uniquement les Directeur exécutifs, pour lesquels 100 % des bonus sont différés. L'estimation de la surtaxe UK est de 355 millions de dollars et de 45 pour la France. Curieusement, HSBC affirme que la loi n'a pas encore été votée en France. Pas de loi votée, pas de comptabilisation. Il semble pourtant que les comptabilités de BNP Paribas et Société Générale font comme si la surtaxe française avait été votée. HSBC affirme en outre qu'il y a des incertitudes relativement à l'interprétation des projets de loi.

2) Comparaison des PNB des activités de Fixed Income par rapport au troisième trimestre 2009

PNB T2 2008

PNB T3 2008

PNB T4 2008

PNB T1 2009

PNB T2 2009

PNB T3 2009

PNB T4 2009

Goldman Sachs $

2,4

1,6

-3,4

6,6

6,8

6,0

4,0

JP Morgan $

2,3

0,8

-1,7

4,9

4,9

5,0

2,7

Citi $

-0,6

-2,4

-13,4

4,7

5,6

3,9

1,8

Bank of America $

0,7

-0,7

-5,8

4,8

2,7

4,0

1,3

Morgan Stanley $

0,7

8,8

-9,9

1,3

1,0

2,1

0,7

Crédit Suisse CHF

0,3

-1,1

-2,9

3,9

3,1

2,5

0,8

Deutsche Bank €

0,6

0,9

-2,5

3,7

2,6

2,2

1,3

Barclays £

NI

NI

NI

NI

NI

NI

NI

RBS £

1,0

-1,1

4,1

2,2

1,8

1,5

UBS CHF

-4,6

-4,5

-3,1

-2,0

-0,1

+ 1,0

+0,5

HSBC $

NI

NI

NI

NI

NI

NI

NI

BNP Paribas €

0,4

0,9

0,8

2,9

1,9

1,6

0,9

Société Générale €

0,7

0,8

0,3

1,6

1,4

1,0

Crédit Suisse : Fixed income trading

Deutsche Bank : Sales & Trading (Debt and other products)

UBS : Sales and trading Fixed income currencies and commodities

Société Générale Taux changes et matières premières hors éléments non récurrents

BNP Paribas Fixed Income inclue ce qui concerne les émissions obligataires, qui se trouvent dans la partie Financement et Conseil de la Société Générale

RBS Global Banking and Markets Total income auquel j'enlève Fair value of own debt et Equities ; les chiffres sont différents de l'article précédent ; à noter dans le rapport Q3 2009 que Q4 2008 total income GBM = - 1 796 M£ alors que dans le Q4 2009 Q4 2008 total income GBM = -2 200 M£. Du coup le Q3 2008 n'est pas rempli. Forcément les chiffres ne peuvent que bouger dans mes tableaux, au-delà de mes propres erreurs !

Deutsche Bank Sales & Trading (Debt and other products) Q3 09 2,2 MdE Q4 09 1,3 MdE

Deutsche Bank (Sales and Trading debt and other products) souligne un ralentissement marqué dans l'activité client et des niveaux de volatilité très bas par rapport à de nombreux trimestres, induisant des volumes et des marges (bid-offer spreads notamment) plus faibles.

L'environnement de trading est jugé moins liquide sur les marchés de changes, monétaires et de taux. Normal, puisque les volumes ont baissé. Les clients prendraient leurs bénéfices plus tôt que prévu dans les produits de taux. Cela pose un problème à Deutsche Bank ? Ce qui est bon pour un client ne semble pas forcément l'être pour la banque. A (re) méditer.

Trading sur le crédit et marchés émergents ont eu de solides performances, alors que l'activité sur les matières premières est en croissance.

Les revenus du troisième trimestre 2009 avaient été impactés défavorablement par 350 millions d'euros de charges sur l'entité (commercial paper) Ocala Funding LLC.

UBS FICC Q3 09 985 MCHF Q4 09 496 MCHF

Les revenus dans le crédit sont stables.

Ralentissement du marché (surtout dans les taux), volumes plus faibles, moindres opportunités de trading, resserrement des spreads bid / offer.

En conférence de présentation aux analystes, John Cryan, le Directeur Financier, indique que les marchés émergents ont été stables en Asie mais en déclin partout ailleurs.

UBS souligne la bonne activité clients en janvier 2010.

Crédit Suisse Fixed income trading Q3 09 2,5 MdCHF Q4 09 0,8 MdCHF

Les revenus nets en Fixed Income trading ont fortement diminué de 1,7 milliards de francs suisses du 3 ème trimestre au 4 ème trimestre 2009, en raison de la baisse des volumes dans l'activité de négoce de titres à revenu fixe et des actions en novembre et en décembre et d'une baisse de la volatilité.

Crédit Suisse avance des pertes nettes de valeur juste sur la dette de CS de 243 millions de francs contre 251 au troisième trimestre 2009.

Barclays FICC S1 2009 7,9 Md£

Très peu d'informations. Aucune au premier trimestre 2009. 7 888 Md£ au 30 juin 2009. Aucune au troisième trimestre 2009. 12 964 pour l'ensemble de 2009, ce qui signifie 5 076 pour le deuxième semestre 2009, en baisse par rapport au premier, ce qui est logique relativement aux autres banques.

BNP Paribas Fixed income Q3 2009 1 551 ME Q4 2009 886 ME

BNP Paribas confirme la poursuite de la réduction des bid-offer spreads,et de la volatilité. Ralentissement saisonnier de l'activité dans les produits de taux et de change. L'activité dans les produits de crédit serait soutenue.

Société Générale

Hors éléments non récurrents, l'activité Taux Changes et Matières Premières est en baisse du 3ème (965 millions d'euros) au 4ème trimestre 2009 (255 millions d'euros).

La présentation de la Société Générale ne fournit plus le détail entre PNB clients et PNB trading.

La chute des revenus est liée à la baisse des volumes et la normalisation des conditions de marché.

Royal Bank of Scotland

L'activité de flux dans les taux n'a pas trop diminué (Q3 09 694 M£ Q4 09 615 M£) alors que les marchés de taux (Q3 09 287 M£ Q4 09 108 M£) et les marchés de crédit (Q3 09 475 M£ Q4 09 232 M£ baisse sur le marché liquide hypothécaire US) ont poursuivi leur chute.

Les changes et matières premières se sont repris après un troisième trimestre très faible (Q3 09 147 M£ Q4 09 175 M£)

3) Impact de l'évolution des spreads des banques sur la valorisation de leurs propres dettes (propre risque de crédit, own credit spread)

Impact sur le résultat avant impôt

2007

2008

Q1 2009

Q2 2009

Q3 2009

Q4 2009

2009

Goldman Sachs $

0,2

1,1

-0,2

-0,3

-0,3

-0,3

-1,1

JP Morgan $

1,3

2,0

1,1

-1,9

-1,0

-0,3

2,3

Citi $

NI

3,3

0,2

-1,6

-1,0

- 0,9

-3,3

Bank of America $

NI

0,4

1,7

-1,6

-1,8

0,9

- 0,8

Morgan Stanley $

0,8

5,6

-1,6

-2,3

-0,9

- 0,6

-5,4

Crédit Suisse CHF

1,1

5,0

0,7

-1,1

-0,1

-0,3

-0,8

Deutsche Bank €

NI

NI

NI

NI

NI

NI

NI

Barclays £

+ 0,7

+1,7

+0,3

-1,2

-0,4

-0,5

-1,8

RBS £

NI

+ 1,2

+ 1,0

-1,0

-0,5

+ 0,3

- 0,1

UBS CHF

+ 0,7

+2,0

+ 0,7

-1,2

-1,4

-0,1 ?

-2,0 ?

HSBC $

+ 3,1

+ 6,6

- 2,5

- 4,0

- 6,5

BNP Paribas €

+ 0,1

+0,7

NI

-0,2

-0,3

ns

-0,5

Société Générale €

+ 0,2

+0,5

+0,1

-0,5

-0,3

Bank of America : extrait du 10 K 2009 negative credit valuation ajustments on the derivative liabilities of 801 M$ due to improvement in the Corporation's credit spreads

BNP Paribas : réévaluation de dette propre en Autres activités

RBS : movements in fair value of own debt (in Global Banking and Markets and in Central Markets) ; données réactualisées après vérification depuis le dernier article

HSBC : fair value movement in own debt (driven by credit spread movement)

Crédit Suisse

Au deuxième trimestre 2009, Crédit Suisse avait effectué une transaction (du nom de FVOD) avec un conduit (multi seller commercial conduit) nommé Alpine Sécuritization Corp, conduit qu'elle administre, en lui prêtant 8 milliards de dollars.

La transaction avait pour objectif de réduire la volatilité liée aux spreads de crédit sur la dette de Crédit Suisse valorisée en juste valeur.

Le principe, amortir sur un peu moins de 6 ans les 6,8 milliards de francs suisses de gains avant impôt cumulés depuis fin 2007 par la valorisation de dettes de la banque à la baisse notamment en raison de l'élargissement des spreads de Crédit Suisse. Soit environ 0,3 milliards par trimestre pendant 5,8 années.

Consulter mon article sur le sujet : 22 octobre 2009 Crédit Suisse : lissage des charges issues du resserrement des spreads de crédit sur la dette de CS. Merci le Hors-Bilan !

http://investigationfin.canalblog.com/archives/2009/10/22/15531208.html

Les autres grandes banques ont quant à elles comptabilisé quasiment entièrement les charges correspondantes puisque les spreads de crédit se sont normalisés au cours de 2009. En ce sens, il me semble que Crédit Suisse fait exception aux pratiques de place sur le sujet.

Au deuxième trimestre 2009, c'était 280 millions d'amortis, 269 au troisième et 272 millions de francs suisses au quatrième trimestre 2009.

La transaction FVOD génère des revenus chaque trimestre qui sont compensés par des pertes sur la valorisation en juste valeur de la dette vanille de Crédit Suisse :

Q2 2009 : - 3 744 (dette vanille) + 2 690 (FVOD) = - 1 054, soit - 774 en pertes en Corporate Center puisque -280 sont amortis.

Q3 2009 : - 646 (dette vanille) + 553 (FVOD) = - 93, soit 176 en gains en Corporate Center puisque -269 sont amortis.

Q4 2009 : - 738 (dette vanille) + 466 (FVOD) = - 272, soit - 12 en pertes en Corporate Center puisque -260 sont amortis.

La différence entre l'amortissement et les ajustements de valeur de la dette de Crédit Suisse en raison de l'impact des spreads de crédit sont imputés à la division Corporate Center.

Crédit Suisse indique que Alpine a les meilleures notations court-terme de Fitch Moody's et DBRS et A-1 de S&P. Les créances commerciales émises (commercial paper) sont de 14 jours en moyenne au quatrième trimestre 2009 et les actifs acquis en contrepartie sont des prêts à la consommation très bien notés (en moyenne AA). Des accords de liquidité contraignent la banque à racheter de tels actifs en cas d'insuffisance de liquidité ou de défaut d'un sous-jacent.

L'adoption de nouvelles méthodes comptables de consolidation US GAAP (amendements FASB de décembre 2009 ASU 2009-17) au 1er janvier 2010 résulte en la consolidation d'Alpine, ce qui réduit les bénéfices non distribués (retained earnings) de 2 milliards de francs suisses. Ils valaient 25,3 milliards de francs suisses au 31 décembre 2009. Les actionnaires apprécieront.

D'après Crédit Suisse, cela n'influerait pas sur le calcul du ratio Tier 1, les pertes sur juste valeur de la dette de Crédit Suisse étant exclues des calculs de ratios réglementaires. Soit.

A l'issue de la consolidation d'Alpine, les gains nets résiduels sur la dette de Crédit Suisse ne s'élèveraient plus qu'à 1,5 milliards de francs suisses.

Je ne comprends pas par quel tour de passe-passe le stock initial de 6,8 milliards amorti en 3 trimestres de 0,8 milliards et diminué via les retained earnings de 3 milliards (2 après impôt donc 3 environ avant) n'est plus que de 1,5 milliards, il devrait être de 6,8 - 0,8 -3 = 3 selon mes calculs.

Manque 1,5 milliards de francs suisses à expliquer dans l'amortissement !

Je m'étonne vraiment qu'aucun média ne se soit emparé d'un tel sujet qui non seulement illustre la poursuite des pratiques de titrisation hors-bilan et qui recèle également autant d'incongruité de traitement de place.

UBS

Au troisième trimestre 2009, UBS avait indiqué avoir acté un changement de méthode de calcul de la DVA (Debit Valuation Adjustment, c'est-à-dire l'impact du propre spread d'UBS sur la juste valeur de ses dettes), afin d'aligner la méthode avec celle utilisée pour déterminer la CVA (Credit Valuation Adjustment). Sans ce changement de méthode, la perte après impôt aurait été augmentée de 260 millions de francs suisses.

Au quatrième trimestre 2009, UBS indique, dans son communiqué de presse, avoir reclassé des charges liées au crédit propre (own credit losses) de la Banque d'Investissement en Corporate Center pour 0,7 milliards de CHF, en raison d'une modification de son approche dans le calcul du crédit propre des engagements en valeur de marché.

En page 23 dans son Quarterly Report Q4 09, UBS compare l'impact négatif du crédit propre de 24 millions de francs suisses (qui inclue l'impact positif du reclassement de 0,7 milliards de francs suisses) au quatrième trimestre 2009 à l'impact négatif du troisième trimestre 2009 de 1 436 millions de francs suisses.

Je ne vois donc pas en quoi les deux chiffres sont comparables, puisque le changement d'approche doit également modifier le chiffre du troisième trimestre 2009 !

Le reclassement signifie donc, selon ma compréhension, que des charges trop élevées, pour 0,7 milliards de francs suisses, avaient été comptabilisées les trois premiers trimestres de 2009 dans la Banque d'Investissement.

UBS communique 0,9 milliards de francs suisses de gain de crédit propre cumulé résiduel à fin décembre 2009

Ce qui est cohérent avec les 2,7 milliards de CHF d'impact positif en 2007 et 2008 que j'avais recensés et les -1,9 sur les 9 premiers mois de 2009.

UBS, dans son rapport financier du troisième trimestre 2009, chiffrait à 1,3 milliards de francs suisses le résultat cumulé pour risque de crédit propre sur sa dette en juste valeur. Pour 2009, l'impact cumulé des 3 premiers trimestres s'élevait à -2,0 milliards de francs suisses selon UBS.

C'est là où je ne comprends pas trop. Comment -2,0 (impact cumulé au 30 septembre 2009 pour 2009) + 0 (impact en banque d'investissement Q4 09) - 0,7 (impact en Corporate Center Q4 09) font -2,0 (impact cumulé selon UBS pour 2009) ?

Tout se passe comme si en fait UBS ne tenait pas compte de la charge de 0,7 milliards de dollars en Corporate Center. Auquel cas cela signifierait également que le total cumulé des gains résiduels non amortis de propre crédit aurait augmenté de 0,7 milliards de CHF ?

Davantage de détails sont fournis dans la conférence de présentation aux analystes par le Directeur Financier John Cryan.

Les instruments financiers valorisés en valeur de marché sont des MTN Medium Terme Notes, ou titres à moyen terme, émis à Jersey (selon le Daf, out of Jersey, s'agit-il d'une entité d'UBS basée à Jersey ou qui s'appelle Jersey ?). L'argent issu de tels titres est utilisé dans la Banque d'Investissement et dans UBS plus généralement mais revient in fine dans la Banque d'Investissement. Jersey se couvrirait avec un swap.

Le Directeur Financier affirme que l'impact de ce changement sur le résultat d'UBS n'est pas significatif, juste - 6 millions de francs suisses.

Le crédit propre serait constitué de deux choses : le spread de crédit et l'effet volume. Les MTN changent de valorisation pour des raisons autres que le spread de crédit.

L'impact du resserrement des spreads de crédit a été de - 544 millions de francs suisses au quatrième trimestre 2009 (- 1 436 au Q3), auquel s'ajoute un effet volume de 520 millions, dont 37 millions de différence liée à la réallocation à la division Corporate Center. Mais le Directeur Financier s'embrouille dans ses explications puisque plus tard il affirme que l'effet volume est juste de 37 millions de franc suisses, mais qu'un effet trésorerie positif de 483 millions de francs suisses fournit in fine 24 millions de franc suisses.

Pour preuve de ce que j'avance, les déclarations en anglais du Directeur Financier :

version 1

The impact of the tightening of our senior debt curve on the 24 million Swiss francs of reported own credit for Q4 was 544 million Swiss francs. The difference of 520 million Swiss francs was the volume effect and over 37 million Swiss francs of that was the result of the reallocation to the corporate center. And it's a bit complicating

d'où -544 + 520 (effet volume dont + 37) = - 24

version 2

The impact in the quarter for our credit spread was 544 million Swiss francs negative, debit, ... And the volume effect was a credit, happened to be just 37 million Swiss francs. So the number would have been minus 507 million Swiss francs and it's in the accounts, it's there. It's just masked by the fact that an adjustment of 483 million Swiss francs as a credit, which comes in from the treasury, which is the net number 24 million Swiss francs.

d'où -544 + 37 (effet volume) + 483 (effet trésorerie) = -24

Même le Directeur Financier avoue que c'est compliqué. Et ça l'est en effet. Mais cela semble plus compliqué pour UBS et Crédit Suisse que pour les autres banques.

Mais pour aller encore plus loin dans l'embrouillamini, le Directeur Financier s'en va expliquer l'effet de trésorerie de 483 millions de francs suisses, en indiquant qu'il y avait des erreurs de calcul lorsque les MTN sont défaits, en rapport avec le swap de couverture. La Banque d'Investissement n'aurait pas été suffisamment créditée par le passé et trop de résultat de trésorerie était dégagé. D'où le reclassement.

Ce qui éclaircit notre point d'interrogation. L'impact de crédit propre sur le trimestre est bien de seulement - 24 millions de francs suisses, et la charge de 0,7 milliards de francs suisses en Corporate center traduit juste le reclassement de résultat entre deux divisions.

Et pour passer de 0,5 à 0,7 MdCHF, il faut parler des 201 millions de francs suisses , qui représentent un transfert de DVA (Debit Valuation Adjustment) en Banque d'Investissement.

De sorte que 483 + 201 = 684 MCHF, montant crédit à la Banque d'Investissement contre - 690 au Corporate Center, d'où l'effet négligeable de - 6 millions de francs suisses du reclassement. CQFD

Barclays

A partir du 1er juillet 2009, la valeur de marché des titres émis par Barclays ont pu être calculés en utilisant les spreads de crédit dérivés du marché secondaire des obligations émises par Barclays, ce qui n'était pas possible auparavant (recours aux spreads de CDS de Barclays).

Au 31 décembre 2009, les titres émis concernés (structured notes) s'élèvent à 61,5 milliards de livres sterling.

Non compris dans le tableau récapitulatif : les spreads de CDS utilisés pour la juste valeur des engagements de dérivés ont eu un impact cumulé de + 307 millions de livres sterling en 2009 ( 1 176 M£ en 2008), qui ont été plus que compensés par l'impact de la CVA (Credit Valuation Adjustment).

Société Générale

En attente du document de référence pour le chiffre annuel 2009 qui permettra d'identifier le montant trimestriel.

4) Suivi des assouplissements comptables permis récemment pour certaines normes comptables internationales IASB ou FASB

1) Amendements FASB avril 2009

Seul l'amendement FAS 11(-2 Recognition and Presentation of Other-Than-Temporary Impairments a donné lieu à des ajustements comptables.

JP Morgan : impact sur le résultat avant impôt des pertes de crédit en 2009 - 578 millions de dollars

Bank of America : pas d'impact autre au Q3 et Q4 2009 que les - 71 millions de dollars sur le résultat net à fin juin 2009.

2) Amendements IAS 39 de fin 2008

Deutsche Bank : 35 milliards d'euro avaient été reclassés en 2008 et 3 milliards d'euros au premier trimestre 2009. Impact négatif des reclassements sur le résultat avant impôt au 4 ème trimestre 2009 de -0,4 MdE après -0,8 au 3 ème trimestre 2009 et un impact cumulé positif jusqu'au 2 ème trimestre 2009 de 4,2 milliards d'euros.

UBS : 26 MdCHF avaient été reclassés fin 2008, 0,6 supplémentaires au premier trimestre 2009, aucun au deuxième, troisième et quatrième trimestre 2009. L'impact sur le résultat avant impôt des actifs reclassés avait été (contrairement à ce que j'avais écrit jusque-là) un bénéfice avant impôt de 1,3 MdCHF au premier trimestre 2009 et une perte de -1,2 MdCHF au deuxième trimestre 2009. Le rapport financier du quatrième trimestre 2009 annonce un impact sur le résultat avant impôt des actifs reclassés de + 0,3 MdCHF au 3ème et + 0,3 MdCHF au 4 ème trimestre 2009. Soit pour 2009 +0,6 MdCHF.

Barclays : 8,0 milliards de livres sterling d'actifs de trading ont été reclassés prêts et créances le 25 novembre 2009 ; la valeur totale en valeur de marché des actifs reclassés en 2008 et en 2009 s'élève à 9,3 Md£ ; sans reclassement le compte de résultat aurait inclus des pertes nettes de 49 millions de livres sterling ; les actifs reclassés ont contribué à hauteur de 192 millions de livres sterling aux revenus d'intérêts en 2009.

BNP Paribas : 7,8 milliards d'euros avaient été reclassés fin 2008 ; 2,8 milliards d'euros supplémentaires ont été reclassés au premier semestre 2009 ; pas de reclassement supplémentaire au deuxième semestre 2009. Les actifs reclassés valent 6,9 MdE fin 2009. Le résultat avant impôt cumulé en 2009 en l'absence de reclassement aurait été de + 450 ME en 2009, compensant les - 450 ME de 2008.

Société Générale : 28,6 milliards d'euros avaient été reclassés fin 2008 ; pas de reclassement supplémentaire en 2009 ; la valeur comptable des actifs reclassés s'élève à 24,6 milliards d'euros et leur juste valeur à 22,8 milliards d'euros ; l'impact sur le produit net bancaire des reclassements en l'absence de reclassement aurait été négatif de 0,6 milliards d'euros au quatrième trimestre 2009. Au total, les reclassements ont permis de ne pas diminuer le PNB de 1,5 milliards d'euros en 2008 et 1,6 milliards d'euros en 2009, soit 3,1 milliards d'euros en 2009. Toutefois, la Société générale a enregistré pour 0,6 MdE de provision en coût net du risque au 4 ème trimestre 2009, soit un total pour 2009 de - 1,1 milliards d'euros.

Royal Bank of Scotland . 32,6 milliards de £ avaient été reclassés en 2008 et 2,0 en 2009. La valeur comptabilisée des actifs reclassés s'élève à 21,4 Md£ et leur valeur de marché à 19,0 Md£. Des remboursements ont eu lieu pour 12,1 Md£ et des charges de dépréciation pour 1,7 Md£.

HSBC : 15,3 milliards de dollars avaient été reclassés au deuxième semestre 2008. Sans ce reclassement, les résultat avant impôt aurait été supérieur de 1,5 milliards de dollars en 2009 (-3,5 en 2008). La valeur comptable de tels actifs s'élève à 15,6 milliards de dollars fin 2009.

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Commentaires
H
Les rémunérations des dirigeants du CAC40, dont ceux des banques, sont désormais disponibles sur un site qui concatène l'ensemble de ces rémunérations communiquées, publiquement, à l'AMF chaque année. A voir sur www.remunerationsdesdirigeants.com
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