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Investigation Financière Economique et Boursière
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20 novembre 2009

I Décryptage du grand emprunt. Sur les 35 milliards, déjà 10 de chèque en blanc pour progresser dans les classements des campus

Le rapport de 128 pages sur le grand emprunt par Alain Juppé et Michel Rocard a été publié. Rapport disponible sur le site suivant http://www.minefe.gouv.fr/actus/grand-emprunt.html

Il fournit des précisions sur l'utilisation prévue des 35 milliards d'euros de grand emprunt, qui sont classés en 7 axes puis déclinés en 17 actions.

Dans cette première partie va être commentée l'action la plus importante en dotation, l'action 1 (10 milliards d'euros) de l'axe 1 (16 milliards d'euros).

Axe 1 Soutenir l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation 16 milliards d'euros

Action 1 Soutenir la transformation d'un nombre réduit (5 à 10) de groupements d'établissements supérieur et de recherche en institutions de dimension et de réputation mondiales. 10 milliards d'euros

Structure de portage : Agence nationale des campus d'excellence.

C'est l'action la plus importante en terme de financement.

L'objectif ? Les faire figurer dans les 50 premiers des différents classements mondiaux et 2 dans les vingt premiers.

La structure de portage sera créée pour l'occasion. On parle de défi.

Les sommes allouées seraient versées annuellement, sur 5 ans.

Pour 10 bénéficiaires, cela donne 200 millions d'euros par an établissement et pour 5 le double, soit 400 millions d'euros.

"Une grande souplesse devrait être accordée aux institutions bénéficiaires quant au type de dépenses financées par ce biais ... Seule l’atteinte des objectifs du campus serait mesurée périodiquement par l’Agence, qui ne serait pas sollicitée pour donner son aval avant chaque opération menée."

En quelque sorte, un chèque en blanc pour une opération commando. Cela va être la poule aux oeufs d'or pour quelques élus.

S'il suffisait de quelques centaines de millions d'euros annuellement pour faire un Harvard ou un Cambridge, nul doute que les excédents budgétaires des pays du Golfe et de la Chine auraient déjà fait prospérer des dizaines d'établissements lauréats dans les classements de référence.

De qui se moque-t-on ?

La rentabilité de cet investissement serait d'ordre socio-économique.

Cela fait penser à un milliardaire qui achète un club de football et tente par des dépenses hors marché de joueurs d'en faire un grand club très vite.

Sauf qu'il s'agit de quelqu'un qui a les moyens, pas d'un Etat qui croule déjà sous le poids de sa dette toujours grandissante.

Il ne s'agit pas de prôner l'immobilisme. Mais les dépenses de l'Etat sont suffisamment élevées. Qu'elles soient déjà mieux employées.

Le rapport nous informe qu'au terme de la période de 5 ans l'agence créée ferait une évaluation précise des résultats obtenus.

A l'issue des 5 ans, un jury international serait à nouveau créé pour attribuer de nouvelles dotations, sans que le rapport précise si les 10 milliards d'euros auront alors été dépensés ou pas.

L'incertitude est de taille.

L'agence Moody's s'était déjà inquiétée de l'existence même de ce grand emprunt, et le montant retenu avait finalement été limité à 35 milliards d'euros. Pour ce qui est du détail des dépenses prévues, l'inquiétude a de quoi monter d'un cran.

Le rapport Juccard (ou Roppé comme vous voulez) se réfère à des prestations actullement médiocres dans le classement de Shanghai (http://www.arwu.org/ARWU2009.jsp), seulement 3 universités françaises dans les 100 premières. Je rejoins le rapport qui estime le classement critiquable. Par exemple l'Ecole Polytechnique se trouve très loin derrière (au-delà de la 200 ème place) l'Université de Paris Sud (43 ème position sur 500). Faut quand même pas pousser.

Néanmoins, le classement ne semble pas trop se tromper sur les 10 premiers : Harvard, Stanford, Berkeley, Cambridge, MIT, California Institute of Technology, Columbia, Princeton, Chicago, Oxford.

Objectif 2 dans les 20 premiers ?

De 11 à 20, on trouve 9 universités américaines, dont Yale par exemple.

L'Université Paris Sud (plus grand campus de France avec 270 hectares), 43 ème du classement, annonce sur son site 450 millions d'euros de budget annuel consolidé dont 150 millions d'euros hors salaires d'état.

L'Université de Yale annonce un budget 2008 2009 de 2,3 milliards de dollars (1,5 milliards d'euros), soit plus que 3 fois celui de Paris Sud.

Alors comment en moyenne 200 ou 400 millions d'euros annuels dépensés à la va-vite, avec souplesse (chèque en blanc) et sans véritable suivi de contrôle (on fait les comptes à la fin) par le donneur de fonds vont-ils permettre de rattraper le déficit de taille ?

Quelle idée saugrenue de vouloir aussi rapidement placer un enseignement supérieur en première division à coups de quelques centaines de millions d'euros.

L'argent dépensé deviendrait efficace ? Pourquoi ne pas appliquer la même recette miracle aux centaines de milliards du budget de l'Etat ?

A suivre le décryptage des 16 autres actions. Cela commence sur les chapeaux de roue ce grand emprunt ...

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Commentaires
L
Pour en savoir plus sur le projet Campus de Saclay qui va regrouper entre autres :X,Mines de Paris,Centrale Paris,Supelec,ENS,HEC,Universite Paris Sud,CEA,CNRS,Onera,...<br /> et qui est la seule solution pour rivaliser avec les grandes universités américaines.<br /> <br /> http://www.campus-paris-saclay.fr/<br /> <br /> Un engagement collectif<br /> <br /> En 2008, 23 acteurs de la recherche (universités, organismes de recherche, grandes écoles d’ingénieur ou de commerce, pôle de compétitivité, PRES) ont décidé de joindre leurs forces pour créer un Campus commun sur le plateau de Saclay. Ce projet implique en particulier la venue de sept grandes écoles sur le site, la construction de nouveaux bâtiments pour l’université de Paris-Sud 11, et des plates-formes d’innovation technologiques comme Digiteo, nano-Innov, ou une Halle des démonstrateurs technologiques. Il s’agit de stimuler l’innovation et d’attirer de nouvelles entreprises.<br /> <br /> Le Campus héberge déjà 9 500 chercheurs ou enseignants-chercheurs, 22 000 étudiants. Il délivre près de 1 300 doctorats par an. Cet ensemble représente d'ores et déjà 10% de la recherche publique française. Il devra en représenter 20% dans le futur.<br /> <br /> L'objectif est de s'inscrire parmi les premiers Campus au niveau mondial.<br /> Un grand Campus plurisdiciplinaire<br /> <br /> Le campus couvre un large domaine thématique, et ceci sous les aspects recherche, formation et innovation. Les domaines couverts peuvent se décrire sous la forme de 12 domaines, la plupart d’entre eux dépassant le millier de chercheurs :<br /> <br /> * Biologie - santé<br /> * Chimie<br /> * Climat et environnement<br /> * Economie, finance et gestion<br /> * Energie à bas carbone<br /> * Mathématiques<br /> * Nanosciences et nano-Innov<br /> * Sciences de l’ingénieur et des systèmes<br /> * Sciences humaines et sociales<br /> * Science et Ingénierie du vivant pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement<br /> * Sciences physiques<br /> * Science et technologie pour l’information et la communication<br /> <br /> Certains de ces domaines sont des disciplines, d’autres visent plutôt l’intégration de savoirs pour résoudre des questions de sociétés (développement durable, santé).<br /> <br /> Parmi les buts de l’organisation du Campus figurent :<br /> <br /> * susciter des projets impliquant des communautés variées,<br /> * amplifier l’implication des entreprises dans le domaine de la recherche et de l’enseignement.<br /> * décloisonner l’activité, par exemple en créant des laboratoires ou des plates-formes communs entre établissements (par exemple dans le domaine des sciences de l’environnement, des sciences et technologies pour l’information et la communication, en nanotechnologie, pour réaliser des démonstrateurs technologiques).
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