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Investigation Financière Economique et Boursière
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18 septembre 2009

Un point sur les résultats du deuxième trimestre 2009 des principales banques (suite et fin)

Un premier point avait été effectué le 29 juillet dernier sur les résultats du deuxième trimestre 2009 annoncés par les principaux établissements financiers : Goldman Sachs, JP Morgan, Citi, Bank of America, Morgan Stanley, Crédit Suisse.

Dans cette seconde partie les résultats des banques suivantes sont commentés : Deutsche Bank, RBS, Barclays, HSBC, BNP Paribas, UBS et Société Générale.

Les aspects suivants sont abordés :

- évolution des résultats relativement au premier trimestre 2009 ;

- analyse spécifique sur les activités de Fixed Income ;

- impact de l'évolution des spreads des banques sur la valorisation de leurs propres dettes ;

- suivi des assouplissements comptables permis récemment par les normes comptables internationales IASB ou FASB.

Impression générale, les résultats ne sont pas si bons que cela exceptés pour Goldman Sachs. Des éléments exceptionnels opportuns ont permis à certaines banques de mieux figurer : Citi (cessions, assouplissements des normes comptables d'avril 2009), Bank of America (cessions), Royal Bank of Scotland (cession de sa propre dette), BNP Paribas (contribution de Fortis), Société Générale (IAS 39).

Les bénéfices de spéculation en Fixed Income se sont poursuivis mais à un niveau moindre qu'au premier trimestre 2009. La martingale du premier trimestre 2009 dans la spéculation sur les taux et (les changes) ne semble pas renouvelable par la suite à un même niveau exceptionnel de profits.

La poursuite de la normalisation sur les marchés financiers devrait conduire à de lourdes dépréciations à venir au troisième ou au quatrième trimestre 2009 dans les comptes de certaines banques (Citi, Crédit Suisse, HSBC) en raison du resserrement attendu des spreads propres des banques ce qui revalorisera les dettes détenues sur elles-mêmes.

Pour les banque soumises aux normes internationales IAS, les amendements à la norme IAS 39 d'octobre 2008 profitent surtout à la Société générale en lui permettant de ne pas comptabiliser de perte avant impôt respectivement de 1,5 milliards d'euros au premier semestre 2009, après 1,4 déjà fin 2008.

Pour les banques américaines soumises aux normes FAS, les amendements d'avril 2009 profitent essentiellement à Citi pour 2,3 milliards de dollars avant impôt sur le premier semestre 2009.

1) Comparaison des résultats par rapport au premier trimestre 2009

1)

PNB T1 2009

PNB T2 2009

RN T1 2009

RN T2 2009

Goldman Sachs $

9,4

13,8

1,8

3,4

JP Morgan $

25,0

25,6

2,1

2,7

Citi $

24,5

30,0

1,6

4,3

Bank of America $

36,1

33,1

4,2

3,2

Morgan Stanley $

2,9

5,4

-0,3

ns

Crédit Suisse CHF

9,6

8,6

2,0

1,6

Deutsche Bank €

7,2

7,9

1,2

1,1

Barclays £

9,7

10,9

1,1

1,3

RBS £

8,7

6,1

-0,3

0,4

UBS CHF

5,0

5,8

-1,8

-1,1

HSBC $

NI

NI

NI

NI

BNP Paribas €

9,5

10,0

1,6

1,6

Société Générale €

4,9

5,7

-0,2

+0,4

2) PNB Fixed Income

PNB T2 2008

PNB T1 2009

PNB T2 2009

Goldman Sachs $

2,4

6,6

6,8

JP Morgan $

2,3

4,9

4,9

Citi $

-0,6

4,7ou4,4?

5,6

Bank of America $

0,7

4,6ou4,8?

2,7

Morgan Stanley $

0,7

1,3

1,0

Crédit Suisse CHF

0,3

3,9

3,1

Deutsche Bank €

0,6

3,7

2,6

Barclays £

NI

NI

NI

RBS £

1,6

5,4

2,4

UBS CHF

-4,6

-2,0

-0,1

HSBC $

NI

NI

NI

BNP Paribas €

0,4

2,9

1,9

Société Générale €

0,7

1,6

1,4

3) Impact sur le résultat avant impôt évolution des spreads sur la valo des dettes propres

2007

2008

Q1 2009

Q2 2009

Goldman Sachs $

0,2

1,1

-0,2

-0,3

JP Morgan $

1,3

2,0

1,1

-1,9

Citi $

NI

3,3

0,2

-1,6

Bank of America $

NI

0,4

-1,6

0,1

Morgan Stanley $

0,8

5,6

-1,6

-2,3

Crédit Suisse CHF

1,1

5,0

0,7

-1,1

Deutsche Bank €

NI

NI

NI

NI

Barclays £

+0,7

+1,7

+0,3

-1,2

RBS £

NI

+0,9

+0,6

-1,0

UBS CHF

+0,7

+2,0

+0,7

-1,2

HSBC $

+3,1

+6,6

+0,1

-2,6

BNP Paribas €

+0,1

+0,7

NI

-0,2

Société Générale €

+0,2

+0,5

+0,1

-0,5

PNB Produit Net Bancaire (Revenues en anglais)

RN Résultat net (Net Income en anglais)

NI Non identifié

Deutsche Bank

Pour Deutsche Bank, l'évolution entre le premier et le deuxième trimestre 2009 n'est pas effectuée dans leurs publications. DB compare T2 2009 à T2 2008 et S1 2009 à S1 2008. T pour Trimestre et S pour Semestre.

Entre les deux trimestres, la Banque de Financement et d'Investissement présente une évolution positive de 0,4 MdE sur le Produit Net Bancaire et une évolution négative de 0,5 MdE sur le résultat avant impôt.

L'activité de CB&S (Corporate Banking & Securities Corporate Division) présente une évolution positive de 0,4 MdE sur le Produit Net Bancaire et une évolution négative de 0,5 MdE sur le résultat avant impôt. Les provisions pour pertes de crédit sont passées de 0,35 MdE à 0,78 MdE.

Les charges ont augmenté de 0,6 MdE dont 0,3 MdE sur un accord lié au litige avec Huntsman Corp et davantage de charges de rémunération comptabilisées suite à de meilleures performances d'activité (ne cherchez pas plus loin, même histoire que les bonus provisionnés de BNP Paribas ou ceux de Goldman Sachs).

Le résultat net avant impôt a donc diminué en raison des charges comptabilisées, malgré la bonne activité, en passant de 1,8 MdE à 1,3 MdE, tandis que le résultat net a moins diminué, de 1,2 MdE à 1,1 MdE en raison d'exemptions significatives d'impôt sur les sociétés.

Barclays

Les publications semestrielles se focalisent uniquement sur les chiffres de semestre à semestre et les publications du premier trimestre 2009 sont trop peu détaillées pour permettre une comparaison affinée pertinente entre T1 2009 et T2 2009.

Néanmoins quelques données chiffrées principales ont pu être reconstituées au niveau Groupe. Elles montrent une stabilité entre les deux trimestres du Produit Net Bancaire et des résultats.

Au niveau des différents Business, seul le résultat avant impôt de Barclays Capital (qui inclue la Banque de Financement dont le Fixed Income) a pu être comparé : 907 millions de £ au premier trimestre 2009, 140 millions de £ au deuxième trimestre 2009, une diminution sensible ou bien un niveau élevé au premier trimestre que le contenu des publications n'explique pas.

Néanmoins, à ce sujet, l'impact du risque de crédit propre de la banque ayant été une amélioration du résultat avant impôt de 279 millions de livres au premier trimestre 2009 et une diminution du résultat avant impôt de 1 172 millions de livres au deuxième trimestre 2009 peut constituer une première explication.

Ajoutons enfin que les données 2009 incluent les activités reprises de Lehman Brothers.

Royal Bank of Scotland

Le Produit net Bancaire a diminué de 2,1 milliards de £ :

- moins 3 milliards de £ par l'activité moindre de Global Banking and Markets (la BFI de RBS qui inclue le Fixed Income) en raison de niveaux d'activité plus normalisés, notamment dans les taux, par rapport à l'exceptionnel premier trimestre 2009 ;

- plus 1,2 milliards de £ dans le Non Core (les activités non conservées à l'avenir, comme une partie du portefeuille de titres toxiques), -0,9 milliards de £ au deuxième trimestre 2009 contre -2,1 au premier.

Le résultat net s'est toutefois amélioré de 0,7 milliards de £ :

- les charges ont diminué de 0,6 milliards de £ en raison de coûts de rémunération moindres à GBM (sans doute encore l'effet des bonus du premier trimestre 2009).

- les dépréciations dans les portefeuilles de crédit (crise économique) ont augmenté de 2,9 à 4,7 milliards de £, soit une évolution défavorable de 1,8 Md£ ;

- un gain de 3,8 Md£ sur la cession des propres dettes de RBS (gain on redemption of own debt) au deuxième trimestre 2009 explique finalement la tendance positive sur le résultat. Il s'agirait de transactions effectuées en avril 2009 sur des titres de dettes de RBS. L'offre avait été publiée fin mars 2009, sans doute que l'offre en cash a dépassé les dépréciations comptables effectuées jusque là. La liste des titres montre des obligations RBS, et des instruments de type Trust Preferred Securities. L'Etat Britannique qui est devenu actionnaire bénéficie indirectement de cette opération qui a sans doute permis de contribuer à la revalorisation du titre RBS, les anciens actionnaires qui ont été dilués moins.

UBS

UBS reste déficitaire, mais la perte à été diminuée de 0,7 milliards de francs suisses, en raison notamment d'un effet positif de l'impôt sur les sociétés (mécanisme des impôts différés) de 0,5 milliards de francs suisses. L'activité a augmenté de 0,8 milliards de francs suisses, les dépenses de personnel (dépenses de restructuration apparemment) également, à hauteur de 0,6 milliards de francs suisses. Une dépréciation du goodwill pour 0,5 MdCHF sur la vente de UBS Pactual impacte également défavorablement les résultats entre le premier et le deuxième trimestre 2009.

Le résultat avant impôt d'UBS évolue favorablement de 0,2 MDCHF de -1,5 à -1,3 :

+1,3 MdCHF sur la Banque d'Investissement (-3,2 à -1,9) bien que l'impact des propres spreads de la banque ait été défavorable de 1,9 milliards de francs suisses (+0,7 à -1,2). Alors comment comprendre cette évolution ? D'abord un meilleur chiffre d'affaires (+2,4 MdCHF en raison notamment de moindres dépréciations dans le Fixed Income), puis de moindres dépenses de rémunération (+0,3 MdCHF) et des frais refacturés vers d'autres divisions (+0,3 MdCHF).

- 0,9 MdCHF sur l'activité Corporate : -0,4 de moindres revenus et -0,5 de frais issus d'autres divisions (dont 0,3 MdCHF vers Investment Banking) dont les 0,5 MdCHF de dépréciations du goodwill cités ci-dessus.

HSBC

Les publications du premier semestre 2009 ne fournissent pas d'éléments trimestriels et les publications du premier trimestre 2009 sont insuffisantes pour tenter de comparer T1 et T2 2009.

En conséquence, seuls les chiffres du premier semestre 2009 sont fournis pour indication :

Produit Net Bancaire de 20,8 milliards de $, dépenses opérationnelles de 16,7 milliards de $, bénéfice avant impôt de 5,0 milliards de dollars, bénéfice net de 3,7 milliards de dollars.

A noter quand même l'importance des revenus de trading qui s'élèvent à 6,3 milliards de dollars au premier semestre 2009 contre respectivement 3,8 et 2,7 pour le premier et le deuxième trimestre 2008.

Ajoutons que le resserrement des spreads de la banque a augmenté significativement la valorisation de ses propres dettes de 2,6 milliards de dollars au deuxième trimestre (impact négatif sur ses résultats) contre un impact favorable sur le résultat de 139 millions de dollars au premier trimestre 2009.

BNP PARIBAS

Rappelons que la polémique sur les bonus de traders à BNP PARIBAS aurait pu prendre dès la publication du premier trimestre 2009.

Le trimestre est marqué par l'intégration au niveau comptable de Fortis, dont l'impact au résultat net du groupe est positif de 261 millions d'euros. L'impact sur le Produit Net Bancaire est de 1,4 milliards d'euros.

Le produit net bancaire augmente de 0,3 milliards d'euros entre le premier et le deuxième trimestre 2009 :

+1,4 contribution de Fortis

- 1,0 Fixed Income dans le banque de financement et d'investissement (voir point 2)

+ 0,7 Actions et Conseil dans la banque de financement et d'investissement (rétablissement d'un bon niveau de revenus, réduction des expositions au T1 2009)

-0,6 autres activités (+0,8 de badwill Fortis, -0,5 de dépréciation d'écarts d'acquisition, -0,3 de dépréciation de titres effet notamment de change sur le yuan, -0,2 valorisation propre dette, -0,2 valeur position au 1T09).

Les autres activités contribuent négativement au résultat avant impôt à hauteur de -0,4 milliards d'euros.

L'effet total de Fortis sur le résultat avant impôt est donc d'environ 1,1 milliards d'euros, alors que ce dernier s'élève à 2,2 milliards d'euros pour la banque au deuxième trimestre 2009 (2,3 au premier). Sans Fortis, les résultats avant impôt de BNB Paribas auraient donc été divisés par 2 ! Ils ne sont donc pas si bons que cela. Le Fixed Income exceptionnel du premier trimestre 2009 était passé par là pour hausser le niveau de résultat mais il n'est pas sûr de revenir.

SOCIETE GENERALE

Sur le portefeuille SGAM repris et qui avait causé la polémique fin avril 2009, la Société Générale n'a pas jugé utile de se justifier davantage comme dans ses publications du premier trimestre 2009 de début mai. Dans l'annexe sur les informations spécifiques à la crise financière, la SG a supprimé deux planches spécifiques : l'une, "principaux flux du Groupe SGAM repris par SG en 2008", qui montrait clairement une valorisation nette de 4,5 milliards d'euros fin mars 2009, alors que les documents actuels montrent 4,6 milliards d'euros. La valorisation nette à fin juin 2009 serait de 4,0 milliards d'euros.

L'annexe sur les éléments non récurrents sur le résultat avant impôt montre un impact au deuxième trimestre 2009 positif de 62 millions d'euros du portefeuille SGAM cédé sur. Cette polémique semble éteinte.

Le Produit Net Bancaire s'améliore de 0,8 milliards d'euros entre le premier et le deuxième trimestre 2009 :

+0,4 MdE d'évolution favorable sur la BFI dont +0,3 d'évolution favorable des éléments non récurrents

+0,1 MdE sur les Réseaux France, +0,1 MdE sur les Services Financiers, +0,1 MdE sur la Gestion d'actifs, +0,1 MdE sur la Gestion Propre.

Le Résultat Net s'améliore de 0,6 milliards d'euros entre le premier et le deuxième trimestre 2009, la Société Générale redevenant bénéficiaire, dont +0,4 MdE d'évolution favorable sur la BFI et +0,2 d'évolution favorable de charge fiscale.

Le coût du risque demeure élevé à 1,1 milliards d'euros.

2) Comparaison des PNB des activités de Fixed Income par rapport au premier trimestre 2009

Pour Deutsche Bank (Sales and Trading debt and other products), le trading de produits de taux d'intérêt a connu au deuxième trimestre 2009 un de ses meilleurs trimestres, les marchés de change ont continué à afficher de fortes performances, bien qu'à un niveau moindre qu'au premier trimestre 2009.

Pour Barclays, en plus du commentaire donné précédemment sur Barclays Capital qui inclue l'activité de Fixed Income, on peut signaler qu'à l'instar du premier trimestre 2009 les publications du semestre 2009 indiquent les résultats excellents en Fixed Income Currency and Commodities dans le trading et les revenus d'intérêt, en raison de la volatilité sur les spreads et des flux clients, ainsi que des volumes plus conséquents sur les changes, les matières premières et les marchés émergents.

Pour Barclays, les chiffres indiqués sont ceux de GBM Global Banking & Markets qui incluent d'autres activités que le FICC (Fixed Income Currencies Commodities), comme les Equities, Fair Value of own debt, Portfolio management and origination.

Néanmoins, les publications montrent précisément quel est le montant de trading dans la part du chiffre d'affaires de GBM, 4,4 milliards de £ au premier trimestre 2009 contre 1,4 au deuxième, soit 3 milliards de £ d'écart, dont 1,6 sur les propres dettes de RBS et l'activité d'origination et surtout 0,8 milliards de livres sur l'activité de taux sur les flux.

Pour UBS, le niveau de l'activité FICC dans IB (Investment Banking) a été faible dans les changes et les marchés émergents au deuxième trimestre 2009. L'activité de taux a également diminué en raison de volumes de trading et de flux clients réduits. Diverses pertes sur positions non considérées comme faisant partie du coeur de l'activité ont représenté environ 1,5 milliards de francs suisses, moins qu'au premier trimestre 2009.

Pour HSBC, seuls les chiffres du premier semestre sont disponibles. Néanmoins, les commentaires du premier trimestre faisaient état de profits records dans la branche d'activité Global Banking and Markets, surtout dans le trading de changes et de taux.

En ordre de grandeur, le chiffre d'affaires opérationnel au premier semestre 2009 de la partie Global Markets s'est élevé à 6,3 milliards de dollars, dont 2,0 pour les taux, 1,8 sur les changes et 1,0 sur la partie "Credit".

Pour BNP Paribas, les revenus de Fixed Income sont annoncés encore très élevés, mais on observe qu'ils n'ont pas retrouvé le niveau hallucinant du premier trimestre 2009, sans doute le resserrement des spreads de crédit et les bid/ofer spreads élevés mais en réduction (autre formulation étonnante par BNP Paribas qui sonne comme un aveu, la réduction des marges de cotation, autrement dit un market maker se fait d'autant plus de marge dont le client ne profite pas, donc sur le dos du client).

Pour la Société Générale, l'activité Taux Changes et Matières Premières est en baisse du premier au deuxième trimestre 2009, le trading continue de représenter une proportion des deux tiers. A noter que ces chiffres n'incluent pas les éléments non récurrents (pertes et décotes sur dérivés de crédit exotiques et réévaluation des passifs financiers, -0,9 milliards d'euros au T2 2009).

3) Impact de l'évolution des spreads des banques sur la valorisation de leurs propres dettes (propre risque de crédit)

Les rapports SEC 10-Q permettent d'affiner les informations concernant Bank of America, Citi, Goldman Sachs, JP Morgan et Morgan Stanley. Les chiffres indiqués dans le premier article du 29 juillet 2009 ont été par conséquent mis à jour.

On observe que le resserrement des spreads de crédit des banques ont impacté défavorablement leurs résultats au deuxième trimestre 2009, la tendance devrait se poursuivre pour les résultats du troisième trimestre, notamment Citi, Crédit Suisse et HSBC.

4) Suivi des assouplissements comptables permis récemment pour certaines normes comptables internationales IASB ou FASB

1) Amendements FASB avril 2009

Les médias avaient dénoncé début avril 2009 l'assouplissement des normes comptables américaines (3 normes en jeu selon mon article du 6 mai 2009 sur le sujet, FSP FAS 157-4, FAS 115-2 et FAS 107-2 qui devait permettre aux banques américaines de minorer des pertes comptables sur certains actifs toxiques.

Qu'en est-il exactement ?

La revue des rapports 10-Q publiés à la SEC pour les 5 grandes banques américaines montre qu'elles ont adopté effectivement ces règles dès le premier trimestre 2009 pour la plupart, mais avec une obligation de communication des informations effective pour les comptes du 30 juin 2009.

Seul l'amendement FAS 115-2 Recognition and Presentation of Other-Than-Temporary Impairments a donné lieu à des ajustements comptables.

Goldman Sachs : pas d'impact

JP Morgan : impact sur le résultat avant impôt de -5 M$ au Q1 2009 et -186 M$ au Q2 2009

Citi : impact sur le résultat avant impôt de 631 M$ au Q1 2009 et 1 634 M$ au Q2 2009

Bank of America : impact de -71 millions de dollars sur le résultat

Morgan Stanley : absence d'information sur l'amendement FAS 115-2.

Seul Citi semble ainsi bénéficier significativement de la mise en place de ces amendements. Considérant ce qui a déjà été écrit précédemment sur Citi, ses résultats positifs au deuxième trimestre 2009 seraient dans le rouge vif sans les gains de cession exceptionnels non récurrents et certaines règles comptables assouplies.

2) Amendements IAS 39 de fin 2008

Deutsche Bank : 35 milliards d'euro avaient été reclassés en 2008 ; pas de nouveau reclassement T2 2009, impact en l'absence de reclassement sur le résultat au deuxième trimestre de - 0,3 MdE (-1,1 MdE au premier trimestre 2009)

Barclays : pas de nouveaux reclassements, les paiements et échéance des titres reclassés ont fait passer le total en valeur de marché de 4 à 3 milliards de £, impact en l'absence de reclassement sur le résultat au premier semestre 2009 est une perte de 42 millions de £.

Royal Bank of Scotland : 32,6 Md£ avaiet été reclassés en 2008. 1,9 milliards de £ ont été reclassés au premier semestre 2009, l'impact en l'absence de reclassement sur le résultat au premier semestre 2009 est une perte de 242 millions d'euros. Le total reclassé en valeur de marché a diminué, passant de 29,6 à 21,3 milliards de livres de fin 2008 à fin juin 2009 (dont notamment remboursements -6,0, effets de change -3,2).

UBS : 26 MdCHF avaient été reclassés fin 2008, 0,6 supplémentaires au premier trimestre 2009, aucun au deuxième trimestre 2009. L'impact de l'absence de reclassement aurait été un bénéfice avant impôt de 1,3 MdCHF au premier trimestre 2009 et une perte de -1,2 MdCHF au deuxième trimestre 2009.

HSBC : 17,9 Md$ avaient été reclassés en 2008, aucun reclassement supplémentaire en 2009. L'impact de l'absence de reclassement aurait été une perte avant impôt de 0,3 Md$ au premier semestre 2009.

BNP Paribas : 7,8 milliards d'euros avaient été reclassés fin 2008 ; 2,8 milliards d'euros supplémentaires ont été reclassés ; à noter que les informations ne sont fournies que sur une base semestrielle au 30 juin 2009 alors que le document de référence actualisé pour fin mars 2009 ne fournit pas d'élément sur de tels reclassements. L'impact sur le résultat des reclassements sur le résultat avant impôt à fin juin 2009 est négligeable.

Société Générale : 28,6 milliards d'euros avaient été reclassés fin 2008 ; pas de reclassement supplémentaire en 2009 ; l'impact sur le résultat des reclassements sur le résultat avant impôt à fin juin 2009 est négatif de 1,5 milliards d'euros, il était déjà défavorable fin 2008 de 1,4 milliards d'euros.

L'amendement IAS 39 d'octobre 2008 continue par conséquent de mieux "habiller" les résultats de la Société Générale.

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Commentaires
O
Mise à jour des chiffres impact sur Citi de ses propres spreads :<br /> <br /> CVA on Citigroup liabilities at Fair Value Option<br /> 2007 non identifié<br /> 2008 3 279 M$<br /> Q1 2009 180 M$<br /> Q2 2009 -1 608 M$<br /> Q3 2009 - 1 019 M$<br /> Les chiffres de l'article proviennent de l'addition qui s'avère non fondée avec l'impact du CVA sur les dérivés !
Répondre
O
@immobilier J'attends en effet avec impatience la suite des résultats, c'est pour très bientôt !<br /> <br /> @Nono Merci pour la suggestion. Auparavant je trouvais la taille de la police trop grosse et j'avais diminué en conséquence. Il me faudrait d'autres retours de ce type pour prendre une décision. A suivre.
Répondre
N
Avis de confrère : votre site est écrit en trop petit, c'est difficile à lire !<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Nono
Répondre
I
Merci pour ces infos.<br /> Résultats étonnant pour Goldman Sachs.<br /> La suite devrait être interessante.
Répondre
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