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Investigation Financière Economique et Boursière
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15 avril 2009

Mieux comprendre la crise financière Partie III Trop de financiarisation

Recommandation pour éviter une nouvelle crise financière à l'avenir : diminuer le niveau de financiarisation dans les banques.

La financiarisation peut être définie comme le recours au financement et à l'endettement.

J'ai pensé à un modèle relativement simpliste pour illustrer ce concept. Plus il y a de chiffres, plus il y a de la financiarisation.

Que s'est-il passé ces dernières années, avant que la crise des subprimes n'éclate ? Bulle immobilière, bulle des crédits à risque, bulle des bonus, , bulle des instruments de crédit, bulle des activités des banques de financement et d'investissement des établissements financiers.

Toutes ces bulles sont interconnectables entre elles et font partie des causes de la grave crise financière actuelle.

Je pose la question suivante : quel niveau de financiarisation est-il suffisant pour que l'économie réelle fonctionne normalement, c'est-à-dire avec des taux de croissance limités mais positifs ?

En comparant, depuis 2000, l'évolution de différentes statistiques, on peut observer la hausse inconsidérée des dérivés auxquels les banques ont eu recours, comme en témoigne le tableau suivant.

La démarche a été appliquée à un exemple particulier, la Société Générale.

tableau

Sources :

(1) Bank for International Settlements BIS

(2) OCDE

(3) Rapports annuels et documents de référence de la Société Générale

(4) Le rapport annuel 2004 fournit un chiffre de 6,9 trillions d'euros, et le document de référence 2006 (comptes au 31 décembre 2005) le chiffre de 7,4 trillions d'euros. C'est d'ailleurs à partir de ce document que le total notionnel des engagements sur instruments financiers à terme n'est plus présenté pour les comptes consolidés, même si le chiffre est indiqué pour les comptes sociaux. Les chiffres du tableau sont donc obtenus à partir de 2005 par addition, démarche que j'avais déjà effectuée dans mon livre sur la Fraude à la Société Générale ? Compléments d'enquête dans un chapitre de présentation dans lequel je souhaitais mettre en évidence les opérations de trading et de couverture de la Société Générale.

Lexique :

OTC Over The Counter (gré à gré)

PIB Produit Intérieur Brut

OCDE Organisation de coopération et de développement économiques

Commentaires et conclusion

Les dérivés de gré à gré ont été multipliés par 6 dans le monde de fin 2000 à mi 2008 : c'est une explosion exponentielle, alors que dans le même temps les actifs détenus par les banques ont doublé. Pire, le Produit Intérieur Brut des pays de l'OCDE n'a augmenté que de 17 % entre fin 2000 et fin 2007.

La question s'impose d'elle-même. A-t-on besoin de ces instruments financiers pour une bonne croissance de l'économie réelle ?

Je réponds Non !

La recommandation suivante en découle.

Interdire la prolifération de tels instruments, les limiter de manière significative et forcée.

Concernant la Société Générale, c'est bien à partir de 2004 que des dérivés de crédit de type CDO (Collateralised Debt Obligation) et CDS (Credit Default Swap) ont été mis en place, ils ont été multipliés par près de 7 en 3 ans seulement.

Quant aux engagements sur instruments financiers de la banque (comptabilisés en hors bilan), leur niveau bien supérieur à celui du Produit Net bancaire reflète les données statistiques fournies par la BIS. Des trillions d'euros en comparaison de milliards d'euros pour la Société Générale. Et, pendant que le Produit Net Bancaire croît de 59 % entre fin 2000 et fin 2007, les engagements sur instruments financiers du hors bilan ont été multipliés par deux !

En 2008, ces deux paramètres ont stagné.

Il conviendrait plutôt que les montants d'engagements en hors bilan décroissent fortement !

Les banques ont fait preuve ces dernières années de surfinanciarisation. Il serait temps de les aider à rentrer dans un chemin un peu plus droit.

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