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Investigation Financière Economique et Boursière
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10 février 2009

L'Etat Français en perte récurrente, en faillite bientôt ?

L'Etat Français vit au-dessus de ses moyens, mais pour combien de temps encore ?

Le tableau suivant permet de comparer le niveau des produits et des charges de l'Etat en 2006 et en 2007 :

2006

2007

évolution

Produits nets

270,7

268,0

- 2,7

Charges nettes

- 302,3

- 309,4

+ 7,1

Solde des opérations

- 31,6

- 41,4

- 9,8

% déficit / charges

- 10,5 %

- 13,4 %

- 2,9%

% déficit / produits

- 11,7 %

- 15,4 %

- 3,7%

PIB

1 807,5

1 892,2

+ 84,7 (+ 4,7 %)

% déficit / PIB

- 1,8 %

- 2,2 %

- 0,4 %

Données chiffrées en milliards d'euros

source : notamment le compte général de l'Etat 2007

L'augmentation du PIB de 4,7 % entre 2006 et en 2007 doit être relativisée car il y a la conjonction de l'effet volume (2,2 %) et de l'effet prix (inflation, 2,5%).

Lorsque le déficit de l'Etat est évoqué par les politiques, par les économistes ou bien par les journalistes dans la presse, il est de bon ton de le comparer au PIB.

Respecter le critère de Maastricht de 3% du déficit par les administrations publiques, dont l'Etat.

Sauf qu'en 2007, comme le montre le tableau, l'Etat a dépensé 15 % de plus que ses produits. 15 % !

L'Etat a un train de vie trop élevé.

Je m'étonne que lorsque le sujet de la situation financière de la France est abordé dans les médias, personne ne rappelle cette évidence, chaque année, l'Etat dépense bien plus qu'il ne gagne, ce qui devrait accentuer la prise de conscience selon laquelle le train de vie de l'Etat est trop élevé, alors que beaucoup réclament plus d'Etat.

Dans un pays où les prélèvements obligatoires sont parmi les plus élevés au Monde, accentuer la pression fiscale de manière significative n'aurait, dans une économie mondialisée et où la libre circulation des personnes est permise, pour conséquence, qu'une délocalisation des personnes et des entreprises.

La France se situait en 2006 au 4ème rang dans le classement des 25 pays de l'Union Européenne en terme de poids des recettes fiscales. Seuls la Belgique, le Danemark et la Suède font pire.

Qu'en est-il du niveau de la dette de l'Etat ?

L'encours de la dette de l'Etat (dette négociable et non négociable source AFT) est passé de 270 milliards d'euros fin 1992 à 947 milliards d'euros fin 2007. Cela représente une augmentation moyenne de 45 milliards d'euros par an. Peu importe d'ailleurs les années de vaches maigres ou de cagnotte, la dette augmente à bon rythme.

Dans le contexte actuel de crise financière aiguë, la situation ne peut que se dégrader.

La Cour des Comptes, dans son rapport 2007, tire d'ailleurs la sonnette d'alarme. Elle remarque que la dette publique représentait 40 % du PIB fin 1992, c'est 64 % fin 2007. De 1992 à 1997, une période de crise avait entraîné une augmentation de la dette publique de 19 points de PIB. Un scénario analogue aujourd'hui porterait la dette publique à 85 % du PIB en 2012.

A quel niveau de déficit, les agences de notation, tant décriées par le Président Nicolas Sarkozy dans son discours (il s'agissait d'une interview paraît-il !), sont-elles susceptibles d'abaisser la notation triple A AAA de la France, pour laquelle en théorie le risque de faillite est très faible. ?

En janvier dernier, l'agence de notation Standard and Poor's a dégradé la dette long terme de la Grèce de A à A-. La dette court-terme a été abaissée de A-1 à A-2. Cela reste de bonnes notations, meilleures que l'Argentine en 2001 lorsque ce pays s'était retrouvé incapable de se refinancer, provoquant une grave crise, mais la tendance est inquiétante.

D'autant que d'autres pays seraient sur la sellette, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne.

Pourtant, quand on compare les principaux ratios de ces pays avec ceux de la France, on en vient à se demander si tout d'un coup la France ne pourrait pas voir ses propres notes dégradées.

Je m'étais d'ailleurs déjà posé la question en 2001 en comparant les ratios de l'Argentine avec ceux de la France.

Le tableau suivant permet de se rendre compte du positionnement des Administrations Publiques (APU) de la France avec ses voisins menacés :

31 décembre 2007

Dettes APU en % PIB

Déficit APU en % PIB

Poids des recettes fiscales

France

63,9 %

-2,7 %

45,6 %

Espagne

36,2 %

2,2 %

37,3 %

Grèce

94,8 %

-3,5 %

33,5 %

Irlande

24,8 %

0,2 %

34,0 %

Portugal

63,6 %

-2,6 %

37 %

Source : Eurostat

On ne peut pas vraiment dire que ces chiffres sont rassurants.

La Grèce présente la particularité parmi ces pays d'un poids élevé des administrations publiques en pourcentage du PIB. La Belgique (83,9 %) et l'Italie (104,1 %) sont les deux autres mauvais élèves du podium.

En 2001, l'Argentine, dont les notes avaient été dégradées, avait eu beaucoup de difficultés à emprunter sur les marchés, les taux d'intérêt avaient grimpé, provoquant in fine la cessation de paiement de l'Etat.

Tant qu'il y a des acquéreurs de votre dette tout va bien, mais le jour où les acquéreurs estiment que c'est trop risqué, que l'Etat en question risque d'être insolvable, alors là l'Etat a un gros problème.

L'Etat pourrait puiser sur ses propres actifs et ponctionner ceux de ses résidents fiscaux (assurance-vie) pour redevenir solvable.

Mais le train de vie de l'Etat ne peut, qu'à terme, menacer les économies de tous, fussent-elles divisées par 2 d'un coup de baguette magique.

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